Ibn Sînâ - Avicenne (980 - 1037) Ibn Sînâ, connu en Occident sous le nom d’Avicenne, fut un célèbre médecin, philosophe, encyclopédiste, mathématicien et astronome musulman. Sa contribution majeure à la médecine fut son célèbre ouvrage Al-Qânûn fî At-Tibb. C’est une référence incontournable dans l’histoire de la médecine. Brève biographie Abou ‘Alî Al-Husayn Ibn Abdallah Ibn Sînâ naquit en 981 à Afshanah, près de Boukhara, dans l’actuel Ouzbékistan. A l’âge de dix ans, Ibn Sînâ était d’ores et déjà versé aussi bien dans les sciences islamiques que dans les sciences profanes. Il apprit la logique auprès de Abdallah An-Nâ’ilî, un philosophe connu par ses contemporains. Ses études philosophiques couvrirent des ouvrages musulmans ainsi que des travaux grecs variés. Dans sa jeunesse, il fit preuve d’une remarquable maîtrise de la médecine et devint célèbre dans sa région. A l’âge de dix-sept ans, il prescrivit des remèdes qui guérirent Nûh Ibn Mansûr, Roi de Boukhara, atteint d’une maladie qui désarma tous les autres spécialistes de la médecine. Après son rétablissement, le roi voulut récompenser le jeune Ibn Sînâ. L’accès à la grande librairie du roi fut la seule récompense désirée par le jeune savant. Après la mort de son père, Ibn Sînâ partit à Jurjân où il rencontra le célèbre Abou Rayhân Al-Bîrûni. Plus tard, il se dirigea vers Ar-Rayy et Hamadhân où il rédigea son remarquable ouvrage Al-Qanûn fî At-Tibb, connu en Occident sous le titre Le Canon de la Médecine.. Dans cette ville, il prescrivit des remèdes contre les coliques pour Shams Ad-Dawlah, Roi de Hamadhân. Il quitta Hamadhân et se rendit à Ispahan, dans l’actuel Iran, où il acheva la rédaction de nombreux ouvrages importants. Ibn Sînâ poursuivit ses voyages mais, à force de se surmener, sa santé se dégrada. Il retourna à Hamadhân et ce fut sa dernière destination : il y mourut en 1037. Apogée de la médecine Sa majeure contribution à la médecine fut son livre Al-Qânûn qui joua un rôle considérable dans la médecine et qui resta l’ouvrage de référence en Europe jusqu’au XVIIe siècle. Il s’agit d’une immense encyclopédie de médecine, comptant plus d’un million de mots. Cet ouvrage en cinq volumes synthétise l’ensemble du savoir médical, regroupant les anciens travaux grecs et ceux réalisés par les savants musulmans. Grâce à son approche rigoureuse, son caractère formel et méthodique ainsi que sa valeur intrinsèque, Al-Qanûn surpassa le traité intitulé Al-Hâwî d’Ar-Râzî (Rhazès, mort en 932) et même les travaux de Galien. Le mérite d’Ibn Sînâ ne se limite pas au fait qu’il synthétisa le savoir connu jusque-là en médecine : ses contributions personnelles sont considérables. Le premier volume d’Al-Qanûn traite de l’anatomie du corps humain, la santé, l’approche thérapeutique : c’est essentiellement un traité d’anatomie. Le deuxième volume développe les règles de la médecine expérimentale et traite de la pharmacologie. Le troisième livre est un traité de pathologie où les maladies sont rassemblées en systèmes (maladie de la gorge, des yeux, etc..) et où les diagnostics se basent sur des symptômes extérieurs tels que la rougeur, la pâleur, l’apparition de frissons etc... Le quatrième livre d’Al-Qânûn est un traité sur les fièvres, accompagné de divers exposés sur la petite chirurgie, l’empoisonnement et le diagnostic. Le cinquième livre est consacré à la pharmacologie.
Posté Le : 25/02/2007
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com