Un Grand Imam d’Al-Azhar Cheikh Mohamed Al-Khidr Husayn Cheikh Mohamed Al-Khidr Husayn est parmi les Grands Imams d’Al-Azhar le seul à avoir une origine non égyptienne. Il naquit en Tunisie, à Nafta, dans une famille qui quitta l’Algérie après l’invasion française. La famille de cheikh Mohamed Al-Khidr Husayn fut connue pour son imprégnation par les enseignements islamiques et son attachement aux sciences islamiques. Son oncle maternel, Sheikh Muhammad Al-Makkî Ibn ‘Azzûz, fut un savant célèbre en Tunisie et en Turquie. Dans la ville tunisienne Nafta, Sheikh Al-Khidr mémorisa le Noble Coran et commença son éducation.En 1888, cheikh Al-Khidr quitta avec sa famille la ville de Nafta pour vivre à Tûnis, la capitale de la Tunisie. Il partit à Jâmi‘ Az-Zaytûnah (l’équivalent d’Al-Azhar en Tunisie). À Az-Zaytûnah cheikh Al-Khidr excella dans ses études et tout particulièrement en littérature arabe. Au cours de ses études, on lui proposa un travail dans le gouvernement français en Tunisie, il déclina cette offre, en raison de ses sentiments anti-coloniaux très forts. En 1903, il obtint son diplôme d’Az-Zaytûnah. La même année, il lança un magazine bimensuel appelé As-Sa‘âdah Al-‘Udhmâ, La plus grande joie. Ce magazine attira de nombreux grands écrivains tunisiens de l’époque et refléta le talent littéraire certain de cheikh Al-Khidr. En 1905,il devint le grand juge de la ville tunisienne Binzert. En 1906, il donna une conférence sur la liberté en Islam. Le thème central de cette conférence défia les autorités en Tunisie. Son sentiment anti-colonial ne cessant de croître, cheikh Al-Khidr quitta son poste de juge. En 1909, il devint un membre de l’Université d’Az-Zaytûnâh. En 1911, lorsque l’Italie déclara la guerre contre la Libye, il multiplia dans son magazine As-Sa‘âdah Al-‘Udhmâ les articles anti-colonialistes. Il appela les Tunisiens à aller au front pour soutenir leurs frères Libyens et lutter contre le viol de leur terre. Cette activité de Sheikh Al-Khidr l’opposa aux colons Français en Tunisie. Les autorités coloniales françaises l’accusèrent de dresser la société tunisienne contre l’Occident. Il échappa au procès en fuyant rapidement la Tunisie pour aller en Turquie. De retour en Tunisie, il vit que le pays était complètement contrôlé par les Français et qu’il ne pouvait plus s’adresser au peuple à travers son magazine. Il quitta la Tunisie et décida d’aller en Syrie. Dans son trajet pour la Syrie, cheikh Al-Khidr s’arrêta en Égypte où il rencontra des savants et penseurs musulmans comme Muhammad Rashîd Rida, Ahmad Taymûr Pasha et Muhibb Ad-Dîn Al-Khatîb. Arrivé en Syrie, il s’installa à Damas et enseigna la langue arabe à Al-Madrasah As-Sultâniyyah. En 1914, il quitta Damas et partit travailler à Istanbûl au ministère ottoman de la guerre. En 1915, le ministre ottoman de la guerre, Anwar Pasha, l’envoya à Berlin pour qu’il pousse les exilés tunisiens à se rebeller contre la colonisation française de la Tunisie. Il retourna à Istanbul, puis à Damas. En 1916, le gouverneur turc de la Syrie l’emprisonna. Cela ne dura que quelques mois car Anwar Pasha ordonna sa libération. En 1917, il partit une deuxième fois à Berlin ; il rencontra des savants exilés comme Abd Al-‘Azîz Jawîsh et Dr. ‘Abd Al-Hamîd As-Saîd. L’année 1918 marqua le déclin de l’empire ottoman. La Syrie fut perdue ; elle était dorénavant sous contrôle français, avec en tête du pays un gouverneur Syrien. L’activité anti-coloniale de cheikh Al-Khidr ne lui permit pas de rester en Syrie. Il quitta le pays et se dirigea vers l’Égypte en 1921. En 1922, il s’inscrit à la dernière année d’Al-Azhar et obtint le diplôme Al-‘Âlamiyyah. Il devint de ce fait un savant d’Al-Azhar. En Égypte, il fonda une organisation chargée de soutenir les mouvements de libération de la Tunisie, l’Algérie et le Maroc. Parmi les membres de cette organisation citons le tunisien Al-Habîb Bourguiba et les algériens Al-Bashir Al-Ibrâhîmî et Al-Fudayl Al-Warthilânî, vivant leur exil en Égypte. A suivre...
Posté Le : 10/12/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com