Algérie - Revue de Presse

Les grands Imams du passé



L’Imam Ahmed Ibn Hanbal L’attachement de l’Imam Ahmad à la science était tel qu’aucun obstacle ne pouvait l’en empêcher. Tout savant qu’il était, reconnu et loué par ses maîtres et par ses pairs pour ses compétences et sa maîtrise, il n’hésitait pas à saisir sa plume et à s’asseoir en tant que disciple écoutant et consignant humblement les enseignements prodigués par autrui. Ses contemporains objectaient: «Abou Abdallah, tu as atteint un rang élevé, tu es l’Imam des musulmans.» Il répondait: «Ma plume m’accompagnera toujours, jusqu’à la tombe!» Un jour, il quitta l’Irak en compagnie de Yahyâ Ibn Maiîn dans l’intention de s’instruire auprès du grand savant du Hadîth, Abd Ar-Razzâq Ibn Al-Houmâm le Yéménite, l’auteur du recueil de hadîths intitulé Mousannaf ‘Abd Ar-Razzâq. Arrivés à la Mecque, pendant qu’ils effectuaient quelques circumambula-tions autour de la Maison Sacrée, ils aperçurent Abd Ar-Razzâq. Yahyâ Ibn Maiîn suggéra à son compagnon de profiter de sa présence à la Mecque pour s’instruire auprès de lui.Ahmad refusa arguant qu’il était parti avec l’intention de rencontrer le savant yéménite chez lui pour en recueillir une rétribution complète et qu’il n’avait aucune envie de frelater cette intention. Pendant qu’il était au Yémen, Abd Ar-Razzâq voulut lui faire don de quelque argent pour l’aider à subvenir à ses frais de séjour à l’étranger. Mais l’Imam Ahmad déclina son offre, préférant gagner sa vie en tant que copiste. Par ailleurs, il se donna beaucoup de mal pour rejoindre Abdallah Ibn Al-Moubârak qu’il dut suivre à la trace de pays en pays pendant longtemps. Une fois en sa compagnie, il puisa dans sa science en matière de Hadîth et d’Éthique. Ce dernier lui enseigna notamment l’ascétisme véritable. Il distribuait des gâteaux alors qu’il ne mangeait en majorité que du pain. Lorsqu’il avait envie de quelque mets délicieux, il invitait toujours quelqu’un à sa table car, disait-il, la nourriture mangée en compagnie d’invités est exemptée de tout compte-rendu. On lui dit un jour que sa fortune s’était amenuisée et qu’il fallait qu’il soit moins généreux, il répondit que, de toute façon, il ne lui restait plus longtemps à vivre. Tout comme Abd Ar-Razzâq le Yéménite, il voulut faire don d’une somme d’argent à l’Imam Ahmad, mais ce dernier déclina rappelant qu’il lui tenait compagnie pour son savoir et non pour son argent. L’enseignement et la fatwa En 204 A.H. — 819 E.C. —, l’Imam Ahmad Ibn Hanbal se consacra à l’enseignement et à la fatwa à Bagdad. Jusque-là il s’était refusé à la fatwa en attendant d’atteindre l’âge de quarante ans et ce, pour diverses raisons : Il voulut suivre l’exemple du Prophète, repris par Abdallah Ibn Omar. Il tenait les assemblées de fiqh et de fatwa en grande estime, considérant qu’elles étaient les lieux de l’héritage prophétique. Il s’interdisait d’exercer cette activité du vivant de son cheikh et Maître l’Imam Achafii. Il tenait deux cercles d’enseignement, l’un chez lui auquel assistaient ses disciples les plus brillants et un autre, public, se tenait à la mosquée après la prière d’al-‘asr et rassemblait des centaines de gens et d’étudiants. Il était très heureux de voir des gens écrire le Hadîth dans son assemblée et qualifiait leurs encriers de luminaires de l’islam. Il ne citait jamais un hadith de mémoire, mais le lisait à partir de ses écrits, par souci de fidélité, alors qu’il était passé pour une légende pour sa bonne mémoire et l’exactitude de sa restitution. Il eut nombre de disciples brillants comme Abou Bakr Al-Marwazî — son disciple préféré pour sa science et son scrupule —, Abou Bakr Al-Athram, Ishâq Ibn Mansoûr At-Tamîmî, Ibrâhîm Ibn Ishâq Al-Harbî, Al-Boukhârî, Mouslim, Abou Dâwoûd et Baqiyy Ibn Moukhallad. A suivre...


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