L’Imam Achafii (Le soleil des juristes)
De retour à la Mecque, il y eut un court séjour avant de retourner pour la troisième et la dernière fois à Bagdad en 198 A.H. (813 E.C). Il ne resta pas longtemps dans cette ville où il avait de nombreux disciples répandant sa méthodologie. Il quitta Bagdad pour l’Egypte qui était partagée entre deux tendances principalement : d’une part, un groupe fidèle aux opinions d l’Imam Mâlik et défendant son école et, d’autre part, des défenseurs de l’école de l’Imam Abou Hanîfah. Il y avait également les disciples du noble Imam Al-Laythî dont l’Imam Ash-Shaf‘î a dit qu’il était plus savant en Fiqh que l’Imam Mâlik. L’Imam Achafii aurait tant aimé rencontrer l’Imam Al-Laythî en personne, mais la modestie de sa situation financière lorsqu’il était étudiant l’empêcha de réaliser ce voyage pour l’Egypte.Séjour en Egypte
L’Imam Achafii arriva en Egypte en 199 A.H., mais sa grande renommée l’avait précédé et il fut accueilli par les savants d’Egypte qui connaissait son rang élevé. Il dirigea un cercle de science à la Mosquée de Amr Ibn Al-Âs.
Le peuple égyptien s’attacha à lui et il aima les Egyptiens et apprécia son séjour parmi eux. L’abondance de sa science, la vivacité de son esprit et sa grande éloquence séduirent de nombreux disciples de l’école hanafite et malékite. En Egypte, l’Imam Achafii établit la forme définitive de son école. Ainsi, l’Egypte fut le berceau de «Al-Madhab Al-Jadîd» (la Nouvelle Ecole), alors que l’on réfère à l’époque de l’Iraq par « Al-Madhab Al-Qadîm « (l’Ancienne Ecole). En effet, Al-Madhab Al-Jadîd réunit les opinions juridiques et les fatwas de l’Imam Achafii qui diffèrent sur des questions d’Ijtihâd par rapport à certaines de ses opinions qu’il avait formulées en Iraq. Il composa en Egypte de précieux ouvrages qui furent propagés et enseignés par ses nombreux disciples
Les fondements de son Madhab
Dans son célèbre ouvrage Ar-Risâlah, l’Imam Achafii a synthétisé les fondements sur lesquels il s’est basé dans sa jurisprudence et les règles qu’il a respectées dans son Ijtihâd. Il appliqua ces fondements de son école juridique ; il s’agit donc de fondements pratiques et non une simple conception théorique. Cela apparaît clairement dans son livre Al-Oum où l’Imam donne le jugement légal accompagné de la preuve, puis explicite le mécanisme entre le jugement obtenu et l’argument employé, les règles de l’Ijtihâd et les fondements de la déduction qu’il a employés. La méthodologie de l’Imam consistait, globalement, à puiser dans le Noble Coran et suivre le sens apparent- à moins qu’un argument montre que le sens réel n’est pas le sens apparent- ainsi que dans la Sounnah purifiée. Il acceptait la tradition rapportée par une voie, tant que le narrateur est un homme de confiance, connu pour sa probité et sa véridicité, et reconnu pour sa précision et sa bonne mémorisation.
L’Imam Achafii insista sur la vérité qui fait que l’on ne peut faire l’économie de la Sounnah et se contenter du Coran. Il montra que Coran et Sounnah vont de paire et ne peuvent être séparés. Souvent, le Coran présente des jugements générales et des règles globales; la Sounnah détaille et explicite ses règles, peut spécifier ce qui est général et restreindre ce qui est global. Achafii a exigé pour accepter le hadîth que sa chaîne soit sans lacune et qu’il soit authentique. Si cette condition est vérifiée, il prend le hadîth, sans exiger la conformité du hadîth avec les actes des médinois - chose que l’Imam Mâlik a exigée.
Le fait que l’Imam Achafii accepte le hadîth «mo-narré», expliquerait peut-être le fait que l’usage du Hadîth soit plus élargi dans l’école chaféite que dans l’école hanafite, car l’Imam Abou Hanîfah avait des critères d’acceptations différentes.
L’Imam a dépensé sa vie dans la défense de la Sounnah si bien que les savants du Hadîth l’ont appelé Nâsir As-Sounnah (celui qui a donné la victoire à la Sounnah). Après le recours au Coran et la Sounnah, vient la considération du consensus (al-ijmâ`), puis le recours à l’analogie (qiyâs) à condition que celle-ci ait un fondement tiré du Coran et de la Sounnah.
A suivre...
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Posté Le : 29/08/2006
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com