Algérie

Les grands Imams du passé



L’Imam Malik (L’Imam de Médine) Mais l’opinion la plus connue et la plus correcte à ce sujet, c’est que l’Imam Malik enseignait le hadîth établissant que le serment prêté sous la contrainte est nul. Mais il parvint à Jaâfar, gouverneur de Médine et cousin du Calife Al-Mansour, que l’Imam Malik annulait l’allégeance qu’ils reçurent des gens. Certains proches de Jaâfar lui recommandèrent d’agir avec prudence car l’Imam Malik jouissait d’un rang élevé auprès du Calife. Jaâfar envoya des gens demander à l’Imam le jugement légal relatif au serment forcé, puis les prit pour témoins, fit venir Malik et ordonna qu’il reçoive soixante-dix coups de fouet. La nouvelle se propagea à Médine comme le feu dans la paille et bientôt la ville allait entrer en ébullition sous la colère des Médinois indignés.L’incident parvint rapidement au Calife, qui exprima à son tour son indignation et affirma ne pas être au courant de cela. Il démit son cousin de son poste de gouverneur et le fit venir de Médine à Bagdad à dos de chameau. En outre, il demanda à l’Imam Malik de bien vouloir venir à Bagdad, mais le juriste de Médine déclina cette demande. Le Calife envoya alors une lettre à Malik l’informant qu’il souhaiterait le voir à la prochaine saison de pèlerinage. L’Imam rencontra ainsi le Calife à Minâ. Al-Mansour le voyant quitta l’endroit où il était assis, s’installa sur un tapis par terre et ne cessa de demander à l’Imam de s’approcher de lui. Puis le Calife jura qu’il n’avait guère ordonné ce qui fut, qu’il n’était même pas au courant, et raconta son énorme indignation quand cette fâcheuse nouvelle agressa son ouïe. Il s’excusa auprès de l’Imam Malik et l’informa qu’il avait ordonné que Jaâfar soit châtié et humilié. Mais l’Imam Malik loua Dieu, salua son Prophète et dit au Calife qu’il pardonnait à Jaâfar pour son lien de parenté avec le Prophète et son lien de parenté avec le Calife. A cette occasion, le Calife demanda à l’Imam Malik de rédiger un ouvrage, adoptant une voie médiane et consignant ce qui fit l’unanimité des Compagnons et des Imams parmi les savants. Il promit à l’Imam Malik de diffuser cet écrit dans les pays musulmans afin que les gens s’y tiennent. Les ouvrages de l’Imam Malik Le plus célèbre ouvrage composé par l’Imam de Médine, c’est Al-Mouwatta’. Il s’agit d’un ouvrage compilant des éléments de la Sunnah purifiée, ainsi que certaines opinions juridiques émises par les nobles Compagnons, les Successeurs et autres savants parmi les pieux prédécesseurs. On lui attribue quelques autres ouvrages et épîtres comme : Tafsîr Gharîb Al-Qur’ân Al-Karîm (Interprétation des singularités du Noble Coran). Kitâb As-Souroûr (Le livre de la félicité). Une épître traitant de la Fatwâ, une autre traitant d’astrologie, et une troisième apportant une réplique aux Qadariyyah (adhérant à la doctrine de la prédestination et du fatalisme). Mais le livre le plus précieux que ce juriste laissa à la postérité, c’est Al-Mouwatta’. L’attribution de ce livre à son auteur relève de la certitude. On relate que l’apparition de nombreuses sectes et la propagation de leurs croyances poussèrent l’Imam Malik à consigner la science qui lui était parvenue, avant qu’elle ne s’évanouisse de génération en génération ou qu’elle ne soit négligée ou oubliée. On rapporte aussi que ce livre fut rédigé à la demande du Calife Abbasside, Abou Jaâfar Al-Mansour. Malik rédigea cet ouvrage pendant plus de dix ans et ne cessa de le mettre à jour et de l’enrichir pendant près de quarante ans. Il convient de noter que cet ouvrage n’est pas un recueil de Hadîth au sens classique du terme. Il s’agit d’un ouvrage de Fiqh où l’Imam Malik souhaita exposer les opinions qui relèvent du consensus dans la jurisprudence médinoise, s’appuyant sur des preuves issues de la Sounnah considérée et appliquée à Médine. C’est dans cette perspective qu’il déclina les questions juridiques. Décès de l’Imam L’Imam Malik tomba malade pendant vingt-deux jours. La nuit de son décès, Abou Bakr Ibn Soulaymân As-Sawwâf vint dans une assemblée lui rendre visite et s’enquérir de son état de santé: «Comment te sens-tu aujourd’hui ?», demanda-t-il au juriste de Médine. Malik répondit: «Je ne sais quoi vous dire. Demain, vous verrez du Pardon de Dieu ce que vous n’aviez pas prévu.» Peu de temps après, l’Imam Malik rendit son âme bénie. Il décéda à Médine le 14 Rabî Al-Awwal 179 A.H., selon l’opinion la plus correcte, et fut enterré au cimetière d’Al-Baqî. Puisse Dieu l’agréer et nous faire profiter de sa science dans les deux demeures. Suite et fin


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)