Fleuve d'images et masses d'argent, le même spectacle se rejoue?De Cannes notre envoyéDes vingt cinéastes qui se retrouvent au c?ur de ce fleuve d'images dans l'espoir de glaner la Palme d'Or, il y a les plus notoires qui coiffent tout et prennent déjà une bonne longueur d'avance : Jean Luc Godard, Ken Loach, les frères Dardenne, Nuri Bilge Ceylan, Tommy Lee Jones. Le «Tiers Monde» a aussi cette année voix au chapitre, exceptionnellement, avec l'espoir que Tombouctou, le chagrin des oiseaux, d'Abderrahmane Sissako, figurera dans le palmarès. Malgré le chaos qui secoue l'ordre actuel du monde en Ukraine, au Nigeria, en Somalie ou en Syrie, à Cannes, pendant dix jours, aucun écho de ces tumultes ne parviendra.Les drames planétaires n'intéressent pas le tapis rouge. Les rapports de force sont portés à l'écran de manière plutôt pacifique. Si le Japon et la Chine se querellent pour des îles vierges, leurs films sont au coude à coude au marché, éclipsant tout antagonisme. Si l'Amérique et l'Europe s'offrent une crise avec la Russie ? un remake de la guerre froide ? à propos de l'Ukraine, ils n'ont aucun mal à Cannes à montrer et écouler leurs productions et, parfois, leurs propres coproductions. En réalité, l'argent est le véritable enjeu. C'est ce qu'essayent de cacher la montée des marches, la ruée ahurissante des photographes et le crépitement de leurs flashes.Un jour Godard s'est fâché avec eux : «Vous prenez des milliers de photos et quand je regarde les magazines, c'est toujours la même où je me vois.» Une certaine jubilation était perceptible dans le Bunker à la veille de l'ouverture officielle. Les journalistes attendaient la projection de Grace de Monaco, le film d'Olivier Dahan. Mais on ne le verra que mercredi. Jubilation à cause de la présence de Nicole Kidman dans le rôle principal. Mais le bruit a couru que la famille princière de Monaco refuse carrément d'assister à la projection, jugeant le scénario comme un tas de ragots et de cabotinages.Le fait est que Grace Kelly a peut-être passé sa vie à Monaco avec le regret d'avoir abandonné sa brillante carrière à Hollywood. En travaillant avec l'astucieux Hitchcock et dans des ?uvres qu'on ne jettera pas aux oubliettes, comme Rear Window (Fenêtre sur cour). Pas d'oubliettes justement dans le programme classique à la salle Buñuel. Cette année, on a refait Paris-Texas de Wim Wenders et Il était une fois en Amérique de Sergio Leone. Un jour, ce dernier s'est rendu à l'UCLA, l'université de Californie-Los Angeles. Il est entré dans un cours et a vu les étudiants analyser ses films, scène par scène, plan par plan. Il n'en revenait pas. C'est pourtant de cette université que sont sortis les grands cinéastes américains : Spielberg, Lucas, Milius...
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Posté Le : 17/05/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Azzedine Mabrouki
Source : www.elwatan.com