Algérie

Les grandes man'uvres ont commencé Election présidentielle de 2014


Les grandes man'uvres ont commencé Election présidentielle de 2014
La contestation des citoyens dans le Sud du pays prend chaque jour de l'ampleur, les affaires de corruption qui n'arrêtent pas de saigner à blanc l'Algérie bloquant son développement et menaçant même sa souveraineté, les Algériens se réveillent chaque jour sur des informations à couper le souffle : les appartements et autres villas de l'ex-ministre de l'Energie, impliqué jusqu'au cou dans les scandales de Sonatrach et SNC-Lavalin, perquisitionnés et mis sous scellés par-ci, lui-même exfiltré à partir de l'aéroport d'Oran, par-là. L'air est irrespirable à Alger.
L'Algérie de 2013 offre un spectacle désolant. A une année de l'élection présidentielle, en avril 2014, elle donne l'image d'un pays qui se meurt, qui a terriblement régressé en dépit d'atouts dont la providence l'a généreusement dotée. Une ambiance délétère règne sur une scène politique suspendue à une révision de la Constitution qui n'arrive toujours pas ' on n'en connaît même pas les contours ' et surtout aux intentions du chef de l'Etat qui, visiblement, n'exclut pas de briguer un quatrième mandat malgré un bilan dont il n'est lui-même «pas satisfait», à en croire son conseiller ayant fait la semaine dernière des confidences sur l'état d'esprit du président Bouteflika au quotidien arabophone El Khabar.
Pourquoi le chef de l'Etat nourrirait-il une telle ambition, malgré son âge et son état de santé et surtout «une gestion» marquée, tout au long de 14 années de règne, par des scandales de corruption à répétition ' Les Algériens n'arrêtent pas de s'interroger sur ce projet dont certains cercles d'ailleurs ne manquent pas de faire la promotion.
Match vendu
Le week-end dernier, avant l'entame de la rencontre de Coupe d'Algérie entre le MC Alger et le CS Constantine au stade du 5 Juillet, les responsables du Mouloudia ont déroulé sur la pelouse un énorme drapeau algérien à l'effigie de Bouteflika, lui demandant une «ohda rabiaa», un quatrième mandat. Loin d'être innocent ou le fait de supporter parce qu'il n'y avait pas pareil dans les tribunes du stade, l'acte semble bien prémédité, voire inspiré à cette heure de grande audience puisque la rencontre a été retransmise en direct sur le petit écran. Une véritable offensive de communication de la part de cercles qui y travailleraient en sourdine. L'image balancée sur les réseaux sociaux n'a suscité aucun commentaire.
Mais il faut le dire, un allongement ou la réélection du président Bouteflika n'a pas manqué de provoquer de vives réactions dans la société. Il y a quelques mois, la réprobation avait atteint même le staff de l'Exécutif. C'est l'ancien Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui se lance dans la bataille en «osant» se poser la question si un quatrième mandat de Abdelaziz Bouteflika servirait l'Algérie. Il semble en payer les frais ': il a été éjecté quelque temps après d'abord de son poste gouvernemental et ensuite de la direction du Rassemblement national démocratique (RND), dont il était le secrétaire général. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) était encore plus clair sur le sujet. «Bouteflika n'a plus les capacités d'assumer les fonctions dévolues à un chef d'Etat. Nous l'avons rappelé à maintes reprises en appelant à sa destitution en vertu de l'article 88 de la Constitution. La crise que vit le pays s'accentue de jour en jour et ce qui étonne les Algériens, c'est que l'on puisse encore poser la question d'un quatrième mandat pour quelqu'un qui a miné le destin national», avait expliqué Athmane Mazouz, membre de l'exécutif du parti.
Hier, Ahmed Benbitour, ancien chef de gouvernement qui avait remis sa démission au chef de l'Etat en 2000, est le seul candidat ayant déclaré pour l'instant sa décision de se présenter à l'élection présidentielle. Soufiane Djilali, président du Parti jil jadid (nouvelle génération), et Ahmed Mechati, membre de l'historique groupe des 22 qui ont déclenché la Révolution, ont lancé un front pour refuser un quatrième mandat pour Abdelaziz Bouteflika. Dans une déclaration rendue publique (voir l'article de N. Amir), les promoteurs de cette initiative préconisent la «formation d'une alliance stratégique en vue de mobiliser les citoyens et les citoyennes inquiets pour leur avenir et celui de leurs enfants pour dire non à un quatrième mandat du chef de l'Etat en exercice». Une pétition est mise en branle pour élargir le front de refus, au milieu d'un terrible jeu de coulisses qui a pulvérisé les deux partis du pouvoir, à savoir le FLN et le RND, et des actions bien évidemment d'agitateurs, des responsables d'un club de football qui appellent de leurs v'ux la réalisation d'un quatrième mandat, et des politiques bienveillants, c'est le cas de la responsable du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, qui s'est attaquée à Ahmed Benbitour croyant déceler en lui l'instigateur des troubles de Ghardaïa. Autre époque, autres m'urs.
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