Algérie

Les grandes man'uvres ont commencé



Difficile, pour le parti FLN, de sortir du coma dans lequel la direction intérimaire l'a plongé à l'occasion de l'élection présidentielle du 12 décembre dernier.M. Kebci - Alger (Le Soir) - Principale cible de la révolution du sourire du 22 février dernier qui continue à réclamer sa dissolution, aux côtés de ses pairs de la défunte allégeance, l'ex-parti unique n'arrive pas encore à se relever du cauchemar dans lequel la direction intérimaire l'a plongé à l'occasion du dernier scrutin présidentiel.
Un rendez-vous électoral qui a consacré, on ne peut mieux, et comme jamais auparavant, le net décalage entre le sommet et la base d'un parti ayant de tout temps servi de façade politique au pouvoir en place.
Alors que le secrétaire général intérimaire du parti avait opté pour le soutien au candidat Azzeddine Mihoubi, le secrétaire général intérimaire du frère-ennemi, le RND, la base s'est quasi majoritairement rangée du côté du candidat Abdelmadjid Tebboune, le futur heureux élu. Une situation inédite qui a alors poussé bien des cadres du parti à réclamer la tête de Ali Seddiki et celle de bien des membres du bureau politique, responsables, à leurs yeux, de cette «déroute tristement mémorable». Seulement, ce dernier, après avoir promis d'«assumer ses responsabilités» tente de se «rattraper», multipliant les déclarations de «bonne intention» et de «bonne foi» à l'endroit du président de la République, dans une pathétique opération de «rédemption» et de «repositionnement».
Dans ce cadre, la réunion du bureau politique du parti, avant-hier, a été, encore une fois, l'occasion pour Seddiki et ses pairs de «saluer l'appel du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au lancement d'un dialogue national, sans exclusive, ni marginalisation, et avec la participation de toutes les franges de la société». Et pas que cela, puisque le bureau politique du FLN a également «félicité» les membres du nouveau gouvernement qui ont su gagner la confiance du président de la République, en tête desquels, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, loué les différentes mesures d'apaisement prises, qui doivent se poursuivre pour garantir un climat propice où règne la stabilité et marqué par le rétablissement de la confiance et de la quiétude entre les Algériens».
Ceci sans omettre les «efforts consentis par l'Armée nationale populaire (ANP) et l'ensemble des corps de sécurité lors de l'accomplissement, avec compétence, de leurs missions constitutionnelles».
Ce n'est qu'après toutes ces «louanges» à l'endroit du nouveau président de la République que le bureau politique du FLN a traité de l'explosif dossier organique, avec la perspective du prochain congrès ordinaire qui doit se tenir au plus tard, en novembre 2020, puisque la mandature en cours s'achèvera en mai prochain avec la possibilité de le reporter de six mois comme le stipule l'article 29 des statuts du vieux front du pouvoir, comme le signifiait, hier lundi, une source proche de la direction nationale du parti.
Dans cette optique, la commission de préparation de ce grand rendez-vous organique sera mise en place lors d'une session du comité central qui sera convoquée dans deux mois au plus tard, ajoute notre source.
Une session à l'occasion de laquelle il sera possible, ajoute-t-on de la même source, de «joindre» un autre point à l'ordre du jour, à savoir l'élection d'un secrétaire général en remplacement de Mohamed Djemaï, en détention préventive à la prison d'El Harrach depuis le 19 septembre dernier pour «menace et destruction de documents officiels». Ce que réclament bien des cadres et militants du parti qui soupçonnent Seddiki de vouloir «assurer lui-même les préparatifs du prochain congrès ordinaire». Notre source a tenu également à mettre le doigt sur la nécessité de mettre fin aux multiples dysfonctionnements qui caractérisent le parti FLN, citant notamment le cas des Mouhafadahs et des kasmas qui, selon elle, n'ont pas été renouvelées depuis dix ans. Ceci en sus des «postes de coordinateurs qui ont été créés alors que ce rang n'a pas de trace dans les statuts du parti».
M. K.


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