Algérie

Les gestionnaires lancent un cri d'alarme



Implantée dans la wilaya de M’sila, à l’est d’Alger, l’entreprise d’aluminium Algal+ est à l’arrêt depuis cinq mois. Ces derniers jours, la situation a failli prendre une tournure dramatique. Ses dirigeants se disent victimes de tentatives d’agression et de menaces de mort. «Nous avons été victimes d’une tentative d’assassinat.  Il n’y a eu aucune réaction des autorités sécuritaires et administratives locales pour débloquer la crise en dépit des décisions de justice. Nous sommes dans l’impasse», dénonce dans une déclaration à El Watan  Hasan Haj Hasan, le repreneur jordanien du complexe étatique d’aluminium de M’sila, privatisé en 2006. «La situation est grave. C’est une question de vie. Lundi dernier, nous avons fait l’objet d’une tentative d’agression de la part de ces individus à notre sortie du palais de justice. Ils étaient armés de gourdins. On était obligés de s’enfuir», confie Farid Dekar, gestionnaire algérien de la société. Ce responsable revient sur la genèse de l’affaire. «Un groupe de personnes  verse dans la manipulation. Composé de 15 travailleurs permanents et 16 contractuels en fin de contrat ainsi que d’autres dont nous ne connaissons pas l’identité, ils ont organisé une fausse grève de la faim. Ils sont contre la privatisation de l’entreprise dont les portes sont fermées depuis plusieurs mois», raconte-t-il.
Le repreneur jordanien d’Algal+ enchaîne : «Nous avons, au même titre que les autorités administratives et sécuritaires locales, échoué. On ne veut pas perdre nos vies ou celles des autres.» Lançant un appel aux autorités locales et centrales afin d’intervenir et mettre fin à cette situation, Hasan Haj Hasan se dit ouvert au dialogue : «Nous invitons ces personnes à exposer leurs revendications et nous sommes disponibles à discuter quelles que soient leur demande.» «Ces travailleurs veulent la nationalisation de l’entreprise. Cela  dépend du gouvernement algérien. Si ce dernier accepte, nous respecterons la décision des autorités. Nous voulons seulement savoir qui sont ces personnes.»
Ceci dit, pour le gestionnaire algérien, les revendications de ce «groupuscule» sont «illégitimes», en vertu d’une lettre adressée par le wali de M’sila au ministère de l’Intérieur. «Ces travailleurs ont été suspendus suite à leur refus d’exécuter une décision de justice en référé, le 9 mai, leur intimant l’ordre de libérer l’entrée de l’entreprise», dit-il, rappelant que la veille, le 8 mai 2011, «ce groupe de personnes avait bloqué l’accès aux travailleurs et aux gestionnaires» du complexe aluminium. Malgré une deuxième décision de justice intervenue le 7 juillet sur demande des gestionnaires mettant en garde les «protestataires» contre ce que M. Dekar qualifie «d’entrave au droit du travail», les portes de l’entreprise sont toujours fermées. Revenant sur les conditions de la privatisation, M. Dekar rappelle la position de Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement. Ce dernier avait qualifié, dans une réponse à un député du Hamas, d’«irrévocable» la décision du Conseil des participations de l’Etat (CPE) de privatiser Algal+. Avant son rachat, le complexe Algal+, alors société étatique, était «déstructurée», selon le repreneur algérien. L’entreprise cumulait un déficit financier de 633 millions de dinars et des dettes de 2,652 milliards de dinars ainsi que des terres hypothéquées auprès de la Banque extérieure d’Algérie, d’après les chiffres de M. Dekar. Ce denier conclut qu’il est urgent de sauver cette entreprise «créatrice de richesse et d’emplois».

 




 


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