Dépité par
l'arrogance de ces braillards pieds-noirs, ainsi décrits par le Général De
Gaule, d'une part et, d'autre part,totalement désorienté par les prolongements
du «problème algérien», le Président français se concentrait désormais sur le
destin de la France au sein d'une Europe en voie de reconstitution.Visionnaire,
il avait changé son fusil d'épaule.
Après le fiasco
de l'opération «Paix des braves», il a sciemment laissé traîner les
négociations avec le GPRA - Gouvernement Provisoire de la République Algérienne
-, et ce, pour qu'il puisse terminer, entre autres actions listées, le
programme des essais nucléaires comportant pas moins de dix huit explosions, en
tous genres et nuisances incommensurables sur l'environnement des îlots oasiens
déjà fragilisés par de multiples aléas naturels. Ces déflagrations ont été
toutes expérimentées, sur le sol et en sous-sol, dans la zone sud-ouest du
Sahara Algérien, à partir du 13 février 1960 jusqu'à la fin des essais. La base
navale de Maes el Kebîr, évacuée qu'en 1967 par les forces armées françaises
dont leur présence fut consacrée par les accords d'Evian signées le 18 mars
1962, en témoigne dans ce sens. Et dans bien d'autres actes concoctés
sournoisement, par les chapelles respectives de la première décennie de
l'indépendance du pays, liées aux domaines économique et politique.
A ce dernier propos, le Général de Gaule qui
recevait un émissaire venu d'Alger, la veille du coup d'Etat du 19 juin 1065,
pour l'aviser sur la nouvelle situation post-Benbeliste, aurait, d'après
certaines indiscrétions Elyséennes, soupirer à l'intention de cet envoyé
spécial que les Putschistes évitent autant que possible les effusions de sang
et malheurs qui n'ont que trop malmené le peuple algérien.
Il serait également utile de noter que cet
arsenal militaro nucléaire portait des noms et couleurs significatives :
Gerboises bleue, blanche, rouge et… verte. Pourquoi verte ? Nous supposons que
cela pourrait constituer l'un de ses « cadeaux empoisonnés » à l'Algérie
postcoloniale. En effet, le Général apprécie le travail effectué en toile
d'araignée. A l'image de l'opération : « Résurrection » tissée et parachutée avant
et après son retour au pouvoir, grâce au putsch des Généraux, un certain 13 Mai
1958. Mai fut, pour l'homme du 18 juin 1940, un mois aussi bien salutaire que
fatidique !
Ledit Général
apprécie ce genre d'actes et d'ombres chinoises surprenantes voire alambiquées.
Dont l'atomisation - diabolisation - et le noyautage - démobilisation - au sein
et autour de l'Armée de libération nationale depuis des dates phares : 1956
date des premières bleuîtes avant les siennes, d'après 1958, et surtout les
grandes manÅ“uvres de visées à long terme, sous sa houlette, à partir des années
1960 couronnées par les troupes, de la fameuse… force locale, et tant d'autres
infiltrations instaurées avant et après le 19 mars 1962. C'était le temps
troublant des Marsiens. Le tout, payé au prix fort par le peuple algérien.
A l'image, également, de ses prédictions : «
je leur souhaite du bon plaisir » qu'il avait lancé dans un discours à
l'intention des clans algéro-algeriens, justement, aussi bien militaires que
militants, anciens et nouveaux partisans de la cause nationale, etc. Que des
bombes gaulliennes à retardement ! Nous subissons à ce jour les conséquences de
leurs explosions. Collectivement et individuellement. A l'exemple des mines
semées un peu partout à travers le territoire national, faisant des dizaines de
milliers de morts et handicapés à vie, et dont la dispersion géographique
exacte, de ces engins de la mort, n'a été divulguée qu'en… 2008. Pompeusement !
L'OAS - la sinistre organisation armée
secrète ultra coloniale -, une autre gerboise non moins rongeur, représente
tout un enchevêtrement de drames incommensurables pour l'ensemble des
communautés algériennes, et dont ses multiples impacts vont ressurgirent en
divers aspects à ce jour, dont les débats schizophréniques sur la soi-disant
identité nationale qui à fait plouf ces derniers temps en France.
Après 1962, d'autres calamités s'en suivirent
et sévissent de part et d'autre, dont l'exil pathétique pour les uns, l'exclusion
sociopolitique pour les autres. Une terrible dislocation des strates, de la
société dans son ensemble, autrefois cimentées. Pire que la fission nucléaire
de l'engin de Reggan. Les répercussions psychosociales et existentielles sont
incalculables pour ceux et celles qui les ont subies.
Au sujet des impacts des dix huit essais
nucléaires, aucune étude scientifique n'a été effectuée exhaustivement et
rigoureusement, à ce jour, sur les souillures issues des radioactivités afin
d'estimer, d'une manière pertinente et impartiale, les multiples effets de ces
expériences atomiques aussi bien sur l'environnement que sur la santé des gens
en particulier. Certes, quelques observations ont été effectuées mais elles
restent tout de même parcellaires voire approximatives.
Donc, une approche méthodologique scrupuleuse
reste à faire afin d'établir une nomenclature détaillée des atteintes,
aujourd'hui recensées et classifiées superficiellement, souligne-t-on, et
exhibées ostensiblement via les médias dans des occasions favorisant les
intérêts conjoncturels liés à la politique politicienne Alors que cela pourrait
relever, bel et bien, d'un crime contre l'humanité ! Comme décrypté par
beaucoup d'historiens d'ici et d'ailleurs.
A ce propos, justement, l'Historien,
enseignant et chercheur en sciences politiques, Olivier Le Cour GrandMaison
avait accordé un entretien à El Watan, du samedi 13 février 2010 page 2,
intitulé de par son affirmation dans le texte : Des poursuites pour crimes
contre l'humanité sont légitimes.
A une question sur le projet de loi proposée
par un député algérien du parti majoritaire et que l'APN - Assemble Populaire
Nationale - ne s'est même pas saisie dudit projet, semble-t-il, alors qu'en
France on assiste à une levée de boucliers de la part du parti majoritaire
également contre cette proposition, il répondit :
« A quelques semaines des élections
régionales, cette initiative est, au fond, une aubaine pour les responsables
politiques de la majorité. Cela leur permet d'apparaître, auprès de l'électorat
le plus radicalisé sur ces questions, comme les vaillants défenseurs de
l'honneur de la France pour mieux concurrencer le Front national. Voila qui
peut utilement faire oublier le récent fiasco du pseudo-débat sur l'identité
nationale. Sans doute est-ce pour cela qu'Eric Besson a très vite réagi pour
tenter de reconstituer ainsi son capital politique fortement entamé par cette
initiative désapprouvée par une majorité de Français et contestée dans son
propre camp » Fin de citation.
A l'évidence, l'exercice de la politique,
entre l'Algérie et la France, est une suite de bonds et de rebonds. A l'image
de ceux effectués par l'ex socialiste Eric Besson se transformant en gerboise
gaulliste rongeant ses anciennes convictions d'humanisations. Ainsi la réciprocité
de « cadeaux » notamment ceux tombés à pic, comme ces histoires absurdes de
lois sur les apports civilisateurs de la colonisation et autres identités
nationales, ne cesseront de s'échanger entre les chapelles respectives.
Ainsi, la loi du 23 février 2005 glorifiant
l'histoire coloniale de la France, notamment en Algérie, s'inscrit dans cette
ligne de conduite aux multiples soubassements historico politiciens. Dans ce
sens, il est utile de rappeler le fiasco de l'année de l'Algérie en France. En
fait, ce fiasco résulte de la dite loi magnifiant le passé de «Fafa». Un
certain nombre de gens de chez nous attribuent, ainsi, ce mignon diminutif
féminin à la France coloniale. Tantôt par admiration, tantôt par révulsion à
cause des hypocrisies d'homme du pouvoir français.
A l'image du Ministre français de la défense
réfutant, en milieu de cette semaine, les informations par un média : «Le
Parisien» les cas de cobayes humains exposés aux radiations des gerboises
gaullistes. Cela pourrait bien s'agir aussi d'un coup médiatique bien régulé.
Pour noyer les gerboises dans l'eau ! Qui sait ?
Aussi, dans le même sillage et, comme une
coïncidence, dans le même journal, il est rapporté les positions du responsable
du parti, M Abdelaziz Belkhadem, de la majorité parlementaire dans les deux
chambres algériennes d'une part et, d'autre part, les déclarations hautaines
voire malséantes du M. Bernard Kouchner.
Ainsi, nous
notons l'assurance arrogante habituelle du Ministre français des affaires
étrangères. Celle-ci est:« L'exécutif algérien n'a aucunement pris position sur
la proposition de loi formulée par le député FLN et son inscription à l'ordre
du jour n'est donc pas certaine, car c'est le gouvernement algérien qui en à la
maîtrise exclusive ». Il pourrait bien arguer, de par ces propos, qu'il milite
pour un apaisement des passions.
Une sournoise tentative de diversion et de
division. C'est un récidiviste endurci. Comme, il l'avait fait en humiliant
ouvertement et vertement le Ministre des anciens moudjahiddines, justement
membre du gouvernement, la veille de la visite du Président Sarkozy en Algérie.
Aucune réaction officielle des autorités algériennes à l'époque, y compris des
soi-disant institutions de souveraineté. En revanche, on avait entendu beaucoup
de «je ne sais pas !». Une prise de position dégradante qui restera ancrée, à
jamais, dans la mémoire de gens attachés à la dignité nationale. Et à la
mémoire des Martyrs, sur laquelle ils ne badinent point ! Et au responsable du
parti du FLN de donner une leçon de sciences politiques en guise de réponse : «
L'Algérie est souveraine dans sa prise de décision. Nous avons un pouvoir
exécutif et un autre législatif qui travaillent de manière souveraine et l'Etat
algérien consacre des lois qui sont dans l'intérêt de son pays». Et encore dans
le même sillage : «le projet de loi déposée par un député du FLN en date du 13
janvier 2010 sur le bureau de l'Assemblée n'a été ni bloqué ni rejeté (?), par
les membres du bureau de l'Assemblée. Ces derniers ont seulement demandé au
député de travailler le texte, car il renferme quelques insuffisances » ( ?).
Donc, il est non pas rejeté mais renvoyé pour être peaufiné. Espérons qu'il le
serait selon la volonté de ceux qui l'ont proposé. Cette proposition de loi
comporte également les principaux éléments suivants : Création de tribunaux
spéciaux pour juger les responsables de crimes coloniaux ou de les poursuivre
devant les tribunaux internationaux. A la France, de présenter ses excuses pour
la période coloniale et d'indemniser le peuple algérien, concluent-ils.
Et au responsable
du Parti du FLN de poursuivre : «la proposition de loi formulée par notre élu
et soutenue par plusieurs autres formations suivra son cours comme toutes les
propositions formulées de par le passé. Elle atterrira une fois acceptée par le
bureau de l'APN sur la table de l'exécutif, et ce, avant son adoption par le
Parlement». Pourquoi toutes ces explications à la gouverne d'un Ministre
français de…souveraineté qui fait prévaloir «clairement» un exécutif sur le
législatif ? Peut-être bien qu'il est au courant, mieux que nous autres, des
arcanes de notre système. Et même, qu'il s'en fiche. Qui sait ? Pour notre
part, nous considérons que la date symbole du 19 mars prochain, significative à
plus d'un titre, serait toute propice pour l'adoption de cette loi digne du
serment symboliquement exprimé par une strophe, à l'adresse de la France
coloniale, cristallisée dans l'hymne national entonné chaque jour dans
différents lieux à l'échelle de notre vaste pays et, également, psalmodié avant
chaque combat par nos martyrs de leur vivant. Sinon, le mois de juillet 2010
alors ? La saison des sautillements nocturnes effectués par de jeunes Gerboises
d'ici et se trouvant, par la force de l'Histoire et du mouvement naturel des
choses, en terre gauloise et ailleurs.
Ainsi va le Monde d'aujourd'hui ! Plein de
bombes à retardements en tous genres. Les déflagrations en termes de
dérégulations, de la base au sommet du système économique mondial, et
implosions concentriques liées touchant, également, les pays démunis et mono
rentiers - comme le notre -, iront en s'accentuant notamment dans la périphérie
des pays de l'Europe du sud.
A ce dernier sujet, et sur un tout autre plan
géostratégique, les pressions de tous ordres sur l'Iran, fortement médiatisées
à l'échelle planétaire cette semaine par les puissants lobbys juifs, n'augurent
rien de bon. En effet le nucléaire iranien conjugué à la «furie mania» - objet
de notre article paru au Quotidien d'Oran du 7/01/2010 -, de certains pays
soumis à des inquiétudes existentielles, vont constituer au cours de la
prochaine saison estivale, avec la coupe du Monde 2010, des chocs torrides ! En
attendant, une bonne partie de nos montagnes est couverte de neige, et les
emblavures et autres végétations arrosées copieusement. Gratuitement en plus.
Les retenues d'eau sont pleines à…craquer ! Les paysans sont en pleine
exultation. La grippe porcine n'est qu'un mauvais souvenir. Parait-il, les
medias exagèrent les affaires de corruption au sein de la Sonatrach par
exemple. Le printemps ne serait que plus verdoyant et plein de terfesse, de
gibiers et autres... Gerboises amuseuses des enfants qui aiment l'école
buissonnière. La lutte contre la corruption ne fait que commencer d'après les
déclarations des autorités concernées. Espérons qu'elle fonctionnerait comme un
rouleau compresseur. Dans la sérénité, ainsi souhaité par des hommes politiques
proches du pouvoir actuel, mais sans exclusive aucune ni esprit de clanisme,
d'accointances de toutes natures et à quelques niveaux que se soient, comme le
souhaitent des humbles citoyens. Enfin, les cigognes sont de retour depuis prés
d'un mois. La vie n'est pas belle ? Bénissons, donc, Le Seigneur des deux
mondes pour toutes ces bénédictions. En attendant d'autres. Inch'Allah !
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Posté Le : 18/02/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Ali Brahimi
Source : www.lequotidien-oran.com