Algérie

Les gérants des stations-service en colère



Les gérants des stations-service en colère
«Le SNMG a augmenté de 80% entre 2006 et 2010. Nous ne sommes pas contre l'amélioration du pouvoir d'achat, mais il ne faut pas oublier la préservation de l'emploi. Ce que les pouvoirs publics nous ont donné de la main droite en 2005, ils l'ont repris de la main gauche», déplore Hamid Aït Anceur, président de l'Union nationale des investisseurs, propriétaires et exploitants de relais et stations-service (Uniprest).La réglementation (décret exécutif 08-289 de septembre 2008) exige pourtant une révision annuelle de la rémunération de l'activité de commercialisation de détail des carburants, rappelle-t-il. Ce texte de loi définit la méthodologie d'ajustement du prix du pétrole brut «entrée-raffinerie» utilisé dans la détermination du prix de vente des produits pétroliers sur le marché national. L'article 24 dudit texte réglementaire stipule que «les modalités de détermination de la rémunération de l'activité de commercialisation de détail sont réexaminées tous les cinq ans par la vérification de la validité des paramètres de base ayant servi à  leur détermination et leur ajustement éventuel, en consultation avec les distributeurs concernés». Le même texte énonce, selon l'article 26, que «la rémunération de l'activité de commercialisation de détail peut àªtre révisée par l'autorité de régulation des hydrocarbures, à  la demande des distributeurs, durant cette période de 4 ans, en cas de variation importante des paramètres économiques ayant servi à  sa détermination». Pour Farid Belbachir, membre de cette organisation syndicale, le texte est clair : «Le décret exécutif permet de rattraper les marges bénéficiaires à  chaque fois qu'il y a des surcoûts : augmentation du SNMG, de l'IRG et des taxes.»Ce décret n'a jamais été appliqué. «La faille se trouve au niveau du Premier ministère. Nous en sommes à  22 mois de retard d'application de ce décret», regrette M. Belbachir. La distribution menacée d'asphyxie L'Uniprest a réalisé, entre 2009 et 2010, deux études de rentabilité qu'elle a adressées à  l'Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH). «Nos études corroborent les résultats des études faites par l'ARH. D'ailleurs, cette autorité a jugé notre revendication légitime», affirme le président de cette association affiliée à  la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA).
Contrairement à  d'autres secteurs d'activité, les exploitants des stations-service ne peuvent pas augmenter les prix de carburants. «C'est une activité dont les prix et les marges bénéficiaires sont administrées par l'Etat», dit M. Aït Anceur, réfutant l'idée selon laquelle les propriétaires ou exploitants des stations-service sont «milliardaires». En raison du maintien de ces marges à  leurs niveaux actuels, l'activité de distribution de carburants est menacée d'asphyxie, dit notre interlocuteur. «Quand la marge bénéficiaire s'érode, le bénéfice diminue. On ne peut plus assurer les frais de gestion ou d'entretien. A ce rythme, on va vers l'asphyxie : c'est la fermeture ou la réduction du personnel», indique-t-il.
Si le gouvernement ne veut pas toucher aux prix des carburants, il lui reste, à  ses yeux, l'option des marges bénéficiaires. Si toutefois l'Exécutif persiste à  ne pas appliquer «ses propres» lois, l'Uniprest, qui emploie environ 20 000 personnes, menace de recourir à  une action de protestation. «Dans ce cas, nous allons arrêter le travail. Pourquoi travailler à  perte '», s'interroge M. Belbachir, qui dit que leur syndicat reste en revanche «ouvert au dialogue et rejette toute confrontation». Contacté par nos soins, le chargé de la communication à  Naftal, société publique qui approvisionne un parc national de 22 000 stations-service, a indiqué que ce dossier relève plutôt des ministères des Finances et de l'Energie.
 


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