En passant devant une école d?un quartier populaire de Bachedjarah, un buraliste n?a pu s?empêcher de nous demander de lui « compter les gentils petits dinars ! ». Un lien commercial a été établi entre les écoliers et le service du buraliste ! En effet durant cette période de compositions de fin de trimestre, plusieurs enseignants sollicitent les gérants des KMS pour photocopier les sujets d?examen. Une bagatelle de 400 DA par classe est remise par les élèves, comme frais pour un seul sujet. « Papa, anissati nous réclame 10 DA pour le sujet de l?ikhtibar ! », annonce l?enfant. Le père déjà fragilisé par les dépenses dues aux charges diverses lâche la pièce. « Le savoir n?a pas de prix ! », se dit-il. Mais à peine eut-il retiré sa main de sa poche, que l?autre bambin, alors élève au CEM, lui réclame encore 20 DA pour le même motif. Il s?exécute malgré sa réticence. Certains enseignants justifient ce recours à la quête par l?indisponibilité des moyens d?impression. « El ala mouaâtala ! » (La photocopieuse est en panne), leur signifie le chef de l?établissement. Faisant fi de la circulaire ministérielle réprimant toute sorte de quête au sein des établissements scolaires, plusieurs enseignants persistent dans la débrouille tant décriée. Pour eux, le procédé est incontournable. Cette « panne » est, en fait, un signe de bon augure pour ces buralistes. Preuve en est, ils sont à l??uvre et ils ont de beaux jours devant eux. « Ils sont agréables vos gentils petits dinars... Ah pardon, je veux dire, vos gentils petits élèves ! », lance le buraliste, à l?adresse du cheikh qui sollicite souvent ses services. Pendant ce temps, la machine de l?école reste en panne.
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Posté Le : 03/12/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : L. B.
Source : www.elwatan.com