Le vent de grève, qui souffle ces derniers temps sur plusieurs secteurs
publics, vient de se propager à un autre maillon - particulièrement sensible
celui-là - de la chaîne de la Justice: l'administration pénitentiaire. Un
mouvement de débrayage national a été déclenché hier par les personnels chargés
de la gestion des établissements pénitentiaires, tous corps confondus :
personnels de surveillance, personnels de direction, personnels d'insertion et
de probation, personnels administratifs et personnels techniques. A l'origine
de cette action de protestation, des revendications socioprofessionnelles, bien
entendu. « Le nerf de la guerre », l'augmentation des salaires en l'occurrence,
est toutefois le motif principal de cette grève. Hier, au premier jour de ce
débrayage assez improvisé, en ce sens qu'il n'a pas fait l'objet d'annonce via
les relais médiatiques encore moins de préavis de grève, et ce, en grande
partie en raison du caractère très sensible et hautement confidentiel que revêt
cette profession, plusieurs prisons à travers le territoire national étaient
paralysées, notamment au Centre du pays. Certes, le mot d'ordre de grève n'a
pas eu d'écho dans l'ensemble des prisons que compte le pays, puisque plusieurs
établissements pénitentiaires (indépendamment de leurs statuts : maison d'arrêt,
centre de détention, centre de rééducation et d'insertion, etc.) fonctionnaient
normalement, aussi bien en ce qui concerne la gestion interne avec ses
différents volets carcéral et administratif qu'en matière de services
d'échanges avec l'extérieur (parloirs, renouvellements des permis de
communiquer pour les familles des détenus, visites des avocats à leurs clients
incarcérés…) ainsi que la présentation des détenus au niveau des tribunaux,
entre autres. Au niveau de certaines cours, à l'instar de celle d'Oran, on a pu
constater de visu que le mouvement de grève n'a pas affecté la maison d'arrêt
située en pleine cÅ“ur de la ville, à M'dina Jdida, mais, en revanche, les
centres de détention mixtes (femmes/mineurs) de Gdyel et d'Arzew, à l'est
d'Oran, en ont été touchés. Entre autres contrecoups du débrayage des gardiens
de prison qui a touché ces deux centres, plusieurs actes judiciaires
(présentation, procès…) concernant des accusés détenus devant avoir lieu hier
devant les tribunaux de Gdyel et d'Arzew ont dû être reportés sine die du fait
que les services de greffe judiciaire et de transport de détenus n'ont pas été
assurés durant cette journée. Toutes nos tentatives de contacter la direction
générale de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion sociale, à ce
sujet, sont restées vaines.
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Posté Le : 16/03/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com