Algérie

Les gagnants-gagnants



Finalement, la polémique apparue entre le coordinateur de la Commission politique nationale de surveillance des élections et le ministre de l?Intérieur aura eu l?effet d?une tempête dans un verre d?eau. Accusations graves contre démentis, l?échange de propos entre Bouchaïr et Zerhouni ont été purement et simplement neutralisés par la déclaration solennelle du président du Conseil constitutionnel. Boualem Bessaïh a fait comme si les élections n?avaient souffert d?aucune contestation. Très peu de changements. Le RND a gagné un siège, le PNSD n?entrera finalement pas à l?hémicycle du palais Zighout Youcef pour cette sixième législature. Le FNA de Moussa Touati a de quoi exulter : il récupère deux places de députés. Tandis que le docteur Saïd Sadi ne peut qu?être mécontent. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie n?a obtenu que 19 sièges à l?Assemblée populaire nationale. C?est-à-dire le même nombre de députés qu?il avait lors de l?avant-dernière législature entre 1997 et 2002, comme si les choses s?étaient figées pour lui depuis. Une humiliation pouvant en cacher une autre, on s?est « arrangé » pour faire en sorte que le RCD n?ait pas plus de députés à Tizi Ouzou qu?en 1997 et aucun dans la wilaya de Boumerdès. Une région où l?implantation du parti n?est plus à démontrer et où Saïd Sadi jouit pourtant d?une forte popularité, notamment dans la ville universitaire. A Alger, où le docteur conduisait la liste des candidats, il a été largement « coiffé au poteau » par le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune, avec dix sièges de députés contre quatre pour le RCD. Là encore, le « cabinet noir », selon l?expression chère au regretté M?hammed Yazid, s?est évertué à lui faire perdre la « bataille d?Alger ». Alors que le parti de Saïd Sadi avait placé une bonne partie de ses espoirs et de ses potentialités pour gagner un maximum de sièges dans la capitale et ses environs. Mais comment pouvait-il en être autrement quand on sait que la veille de la clôture du dépôt des listes auprès de l?administration, les services de la wilaya ont rejeté la candidature de l?ancien secrétaire national de l?UGTA, M. Azzi, ancien député et ex-président de la Fédération nationale des retraités, pour un sombre motif administratif. Les militants du RCD et d?autres observateurs ont parlé à l?époque de « coup fourré ». Certains ont cru voir un carton jaune brandi à l?encontre du RCD et dont le chef n?a eu de cesse d?appeler durant la campagne électorale à un véritable « sursaut citoyen » face à l?incurie d?un pouvoir rongé par le clientélisme et la corruption. Une situation aggravée par la maladie du président de la République. Des propos que les Algériens ont pu entendre rapportés par les télés étrangères alors que les chaînes nationales persistaient à ignorer. Ne faut-il pas voir dans les « résultats » obtenus par le parti en question et diminués de moitié selon son président, une réaction revancharde de certains cercles du pouvoir ? De toutes les manières, officiellement, c?est la faute à « pas de chance » et à tous ceux qui ont préféré l?abstention au vote. Décidément, au jeu de la « tchik-tchika » aux dés pipés, le pouvoir est imbattable. Le message est on ne peut plus clair : confiner le RCD dans les limites qu?il avait jusqu?en 2001 sans plus au sein d?une Assemblée entièrement acquise à l?Alliance présidentielle, bien qu?en perte de vitesse par rapport à l?Assemblée de 2002. Des limites dans lesquelles le RCD sera à ne pas en douter bien à l?étroit.


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