Algérie

Les fruits produits localement hors de prix



Au marché de la ville de Jijel, et certainement dans les autres villes et villages, le consommateur est frappé par un paradoxe qui laisse pantois. Un paradoxe qui ne trouve pas d'explication lorsqu'une simple comparaison entre les prix des différents produits relève une certaine discordance. De prime abord, il s'agit de cette différence de prix entre la banane, un fruit exotique, importé de surcroît de la lointaine République d'Equateur, en Amérique du Sud, et les produits locaux.Alors que la pêche, la nectarine, l'abricot et la figue, pour ne citer que ces produits qui font leur entrée de saison, s'affichent à des prix qui ne descendent pas en dessous de la barre des 200 DA, la banane leur tient tête et se vend à 180 DA ! "Quel paradoxe !" s'exclame-t-on à la vue de ces prix. Au marché du centre-ville et dans tous les commerces, cette différence entre les produits locaux et ceux venant d'un lointain pays est frappante. Cela pousse certains à s'interroger sur cet écart. "Comment se fait-il qu'un produit venant d'aussi loin et importé en devises se vende moins cher qu'un produit local, qui n'a coûté ni taxe douanière ni nécessité de devises pour sa production '" s'interroge-t-on, à juste titre. Si la regèle de l'offre et de la demande est généralement le seul régulateur des prix au sein des marchés, il n'en reste pas moins que pour les produits locaux, c'est en pleine récolte de la saison qu'ils s'affichent à des tarifs souvent hors normes.
La figue, un fruit du terroir, a fait une entrée fracassante sur le marché pour se vendre à 400 DA/kg. Si elle amorce ces jours-ci une certaine baisse, c'est pour s'afficher à 250 DA. Il en est de même pour la nectarine, dont le prix oscille entre 250 DA et 350 DA, selon la qualité du produit. C'est le cas aussi de la pêche et de l'abricot qui narguent les consommateurs en pleine saison de leur production à des prix élevés ne descendant pas sous les 200 DA. Dans cette confusion des prix, fixés selon la règle de la spéculation et jamais selon la loi de l'offre et de la demande, comme l'expliquent des initiés au rouage des marchés des fruits et légumes, la banane, qui n'obéit qu'à sa cotation en Bourse, descend à 180 DA, au grand bonheur du consommateur. Heureusement que pour ce dernier, le prix des autres produits a relativement baissé, à l'image de la pomme de terre, de la tomate, du haricot vert, du haricot blanc et de la courgette, qui sont devenus plus abordables par rapport aux journées ayant précédé la fin du mois de Ramadhan. Tel est le paradoxe d'une mercuriale plus que jamais sous l'emprise des caprices d'un marché régulé par des intervenants, imposant leurs propres lois sur les prix.
Amor Z.


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