Algérie

Les fruits et légumes flambent



Les fruits et légumes flambent
De plus en plus hors de portée des bourses moyennes, les prix des produits de large consommation, commencent à déranger sérieusement les ménages à Annaba.Comme si les frais occasionnés par les cours de soutien et autres charges mensuelles, ne suffisaient pas aux familles, est intervenue cette hausse inexpliquée des produits de base, pour la consommation quotidienne des ménages. En effet, depuis un mois et plus, la mercuriale connaît une augmentation affolante, mettant les moyennes et faibles bourses dans l'embarras, quant on considère le taux de cette flambée, qui frôle pour les légumes les 60%. Pour ne pas déroger à la règle, commerçants et autres intermédiaires se font un plaisir de saigner à blanc les pères de familles. Certes, la situation est similaire dans plusieurs wilayas du pays, mais Annaba a toujours été l'exception. La tournée dans les espaces de commerce de la ville de Annaba, relève la constante augmentation des prix des fruits et légumes. Aussi bien au marché couvert du centre-ville qu'au marché populaire d'El Hattab, la situation est inquiétante, au vu des prix affichés sur les étals. La tomate, la pomme de terre, les courgettes, la salade et le poivron sur pied pour ne citer que ceux-ci, ne sont plus à la portée des ménages, qui retournent bredouilles, avant de quitter les marchés avec des paniers visiblement vides. Pour 100 DA/ kilo de la pomme de terre, 200 DA la tomate, 80 DA la carotte et l'oignon, ainsi que
160 DA/kg de chou-fleur et 250DA/kg de poivron, avec 500 DA/ kilo de haricot vert, il faut vraiment être un «trafiquant» pour pouvoir supporter cette hausse des prix. Cette dernière, qui touche également d'autres denrées alimentaires, les légumes secs, la semoule, le sucre entre autres produits, qui en l'intervalle d'un mois, sont passés du simple au double, multipliés par deux et trois. Aucun produit n'échappe, malheureusement, à ce qui est visiblement devenu une règle, et ce, au grand désarroi des citoyens. Les arguments avancés par les vendeurs sont les prix élevés à l'achat chez les grossistes en cette période de l'année. Les marchands et les commerçants apostrophés sur la question, mettent toujours en avant les sempiternelles excuses. «Ce sont les pluies qui tardent à s'annoncer qui sont derrière la flambée des prix des légumes et fruits, nous dit-on. «La loi de l'offre et de la demande fait le reste», rétorque-t-on. En conclusion, c'est le consommateur confronté à cette hausse qui doit gérer les bobos financiers de sa bourse. En dépit des plans échafaudés par les pouvoirs publics pour contrecarrer cette flambée, la hausse vertigineuse, particulièrement des produits agricoles, est toujours de rigueur. Une rigueur qui renseigne sur l'ampleur de l'intervention, en amont des spéculateurs au marché de gros d'El Bouni. Une ténacité qui met du coup à nu l'incapacité des services de la direction du contrôle des prix (DCP) de Annaba, chargés de lutter contre cette situation, qualifiée par plus d'un d'insoutenable. En effet, en l'absence d'outils adéquats, un organisme de régulation étatique en l'occurrence, pour faire face à l'intervention des spéculateurs dans ce circuit, le phénomène de la hausse des prix ne sera plus conjoncturel ou occasionnel, il deviendra plutôt, un fait imposé par la loi des spéculateurs. Ces derniers, appréhendant les augmentations annoncées par la LF 2018 et par voie de conséquence la chute du pouvoir d'achat, se sont lancés dans une course contre-la- montre, pour plus de gain. Situation à l'origine de ces fluctuations des prix des fruits et légumes et autres denrées de large consommation. Même les fruits n'ont plus cet effet yoyo. Les tarifs affichés sur les étals dressent les cheveux sur la tête. 500 DA/kg le raisin, les grenadines 380DA/kg. Quant aux bananes, ces blondes à l'allure de stars, elles s'offrent un bronzage à coups de 600 et 700DA/kg des étals. Apparemment rien n'est accessible aux ménages qui finissent par se rabattre sur les fruits et légumes de moindre qualité et à moindre prix. D'autres plus ou moins (...) achètent. Ils disent ne pas avoir le choix. Néanmoins, la situation renseigne sur le désarroi des uns et des autres. Ces derniers consommateurs n'ont pas manqué d'afficher leur inquiétude, quand à ces prix hors de portée. Pour de nombreux chalands rencontrés dans plusieurs marchés de la ville de Annaba, Souk Ellil, marché couvert, La Ménadia et El Hattab entre autres, ont exprimé aussi bien leur mécontentement, que leur inquiétude. Ce dernier, un sentiment justifié par plusieurs d'entre eux, par un ras-le-bol des populations, pouvant occasionner un éventuel dérapage. Pour éviter l'inévitable, l'Etat est appelé, voire interpellé pour prendre ses responsabilités et ses dispositions, en actionnant ses outils de contrôle, afin de mettre un terme au diktat des spéculateurs dans cette wilaya.


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