Les fruits du labeur

Le rideau est tombé sur la CAN. Le Cameroun en est sorti grand vainqueur et l'Algérie grande vaincue. Le travail sérieux a été récompensé et le bricolage sévèrement sanctionné.Le Cameroun et même l'Egypte, dont l'écrasante majorité des joueurs participent pour la première fois à une édition de cette compétition, ont cueilli les fruits de leur dur labeur alors que notre équipe nationale, truffée de professionnels évoluant dans les grandes équipes européennes, est sortie les mains vides et, de surcroît, par la petite porte. En plus, l'état d'esprit de toutes les équipes présentes à la CAN est différent de celui des nôtres. Les uns guerriers sur le terrain, combatifs à souhait et résolument gagneurs alors que nos professionnels n'ont rien montré de tel ni affiché la moindre détermination à vaincre ses adversaires. Il faut avoir le courage de le dire sans pour autant douter de l'amour que vouent ces joueurs à l'Algérie. En un mot, ils ne se sont pas donnés à fond ni même montré que c'est cette même équipe qui a fait trembler l'Allemagne au Brésil. Inexplicablement, ils étaient loin d'égaler leur niveau du Mondial. Ils avaient l'esprit ailleurs tandis que leurs homologues africains jouaient sans calculs ni arrière-pensée. On a vu comment les joueurs du Cameroun, l'Egypte, le Sénégal et de bien d'autres équipes, suaient sur le terrain pour honorer les couleurs de leurs pays respectifs. Les nôtres se sont contentés de donner le strict minimum sans assurer leurs arrières. Ils n'ont pas encore compris que l'Afrique avance à pas de géants alors que l'Algérie n'arrive même pas à construire des centres de formation pour nos jeunes footballeurs. Voilà où se situe la différence de niveau non seulement dans le football mais dans les mentalités aussi. Le départ de Raouraoua résoudrait-il le problème. On se doute fort car le mal est beaucoup plus profond qu'on ne le pense.