Algérie

Les frondeurs du RCD demandent un congrès extraordinaire Désavoués par Saïd Sadi



Les frondeurs du RCD et leur chef de file, Rabah Boucetta, changent visiblement de stratégie.
Désavoués publiquement par l'ancien président, Saïd Sadi, qu'ils ont appelé à reprendre du service à la tête du parti, ces derniers veulent maintenant compter sur leurs propres moyens pour élargir la contestation. «Nous demandons l'organisation d'un congrès extraordinaire pour élire un nouveau président et un nouveau conseil national», déclare Rabah Boucetta au cours d'une conférence de presse, animée hier à Alger. Ce mouvement, lancé récemment et qui regroupe en majorité des militants de Béjaïa, annonce la création d'une coordination nationale pour le congrès extraordinaire (CNEC). «Le dernier congrès ne s'est pas déroulé dans des conditions saines.
Des cadres du parti, à l'image de Mahmoud Bouzida, ont été empêchés de présenter leur candidature à la présidence du parti. L'organisation d'un congrès extraordinaire est la seule voie de salut à cette crise existentielle que traverse le parti», estime Rabah Boucetta. Mais pourquoi avoir attendu 2013 pour contester les travaux d'un congrès qui s'est déroulé en 2012 ' Ce mouvement a-t-il les moyens de sa politique ' Pour la première question, l'ancien chargé de l'organique au RCD, sous la présidence de Saïd Sadi et durant plusieurs mois après le quatrième congrès, justifie son silence. «La contestation a eu lieu à l'intérieur des structures. Nous avons dénoncé toutes les dérives, mais la direction actuelle n'a pas bronché», explique-t-il. «Le maire d'Ighrem (Béjaïa) avait voté pour Bouteflika en 2009.
Et ceux qui l'ont protégé sont actuellement responsables de la direction. Cela nous laisse penser que l'actuelle direction veut normaliser le RCD», ajoute-t-il, sans donner d'autres arguments. Reconnaissant que ce mouvement n'a pas encore une majorité qui lui permettrait d'imposer ses exigences, Rabah Boucetta veut constituer «un rapport de force». «Nous sommes soutenus par des cadres représentant 26 wilayas. Nous avons avec nous 57 membres du conseil national et ils vont exiger un débat sur le congrès extraordinaire lors de la prochaine session du conseil national», dit-il, affirmant qu'il faut deux tiers du conseil national (180 membres) pour demander la tenue de ces assises.


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