Algérie

Les frères Chelghoum se défendent



Après avoir prononcé le report de deux procès liés à la corruption, à savoir le procès du patron du groupe industriel Benamor et celui de l'ancien wali de Médéa, le juge du tribunal de Sidi-M'hamed a ouvert le procès du groupe Amenhyd dans lequel sont poursuivis l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et l'ancien wali d'Alger, Abdelkader Zoukh.Karim Aimeur - Alger (Le Soir) - Le Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi-M'hamed (Alger) a ouvert, hier mercredi, le procès des propriétaires du groupe Amenhyd, spécialisé dans l'hydraulique, en l'occurrence les frères Chelghoum, dans lequel sont impliqués Abdelmalek Sellal et Hocine Necib, anciens ministres des Ressources en eau, et deux anciens walis, Abdelkader Zoukh et Mohamed Hattab.
Plusieurs autres anciens cadres du secteur des ressources en eau et des cadres sont également poursuivis dans cette affaire et jugés pour plusieurs chefs d'inculpation, dont octroi d'indus avantages, dilapidation de deniers publics, abus de fonction et conflit d'intérêts.
Après le rejet d'une demande de la défense de l'ancien Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui a contesté le jugement de son client par le tribunal de Sidi-M'hamed, non-habilité, selon eux, en raison du privilège de juridiction, le procès a commencé par l'audition des frères Chelghoum.
Ces derniers se sont défendus et ont rejeté toutes les accusations à leur encontre, expliquant que tous les projets confiés à leur entreprise, dont ils ont défendu l'image, ont été obtenus de manière légale et ont été réalisés.
Ainsi, le P-dg de l'entreprise, Mohamed Bachir Chelghoum, a affirmé, en réponse aux questions du juge, que les marchés remportés par Amenhyd ont été conformes à la législation. «Il n'y avait aucune infraction au code des marchés publics », a-t-il lancé, assurant qu'aucune pression n'avait été exercée sur l'administration pour octroyer des marchés au groupe.
Le président de la séance l'interroge à propos d'un marché d'approvisionnement en eau potable dans la wilaya de Bordj-Bou-Arréridj d'une valeur de 720 milliards de centimes, accordé à l'entreprise de gré à gré, alors que le montant dépasse celui autorisé par la loi.
Pourquoi êtes-vous choisis pour ce projet ' demande le juge. L'accusé répond en expliquant que son groupe était parmi les meilleures entreprises du pays dans le domaine et répondait aux normes internationales, précisant que le projet n'a pas été attribué entièrement à Amenhyd. Selon lui, il a été attribué à deux entreprises : 60% du projet accordé à Amenhyd et 40% à une entreprise publique.
Défendant son entreprise, il a indiqué qu'elle a réalisé de grands projets dans le pays, citant la protection de la ville de Ghardaïa contre les inondations. À propos d'un autre projet d'approvisionnement en eau potable à Sétif, remporté suite à un appel d'offres, l'accusé a insisté sur la réussite du projet et la satisfaction des autorités locales et des citoyens. Concernant la rallonge budgétaire, il l'a justifiée par l'ajout d'autres villages au programme initial.
«Nous n'avons aucune dette envers les banques. Bien au contraire, c'est l'Etat qui doit à l'entreprise 700 milliards », a-t-il encore dit.
Les autres accusés auditionnés ont, eux aussi, réfuté les accusations. Le procès doit se poursuivre aujourd'hui avec l'audition d'autres prévenus, dont Abdelmalek Sellal, Hocine Necib, Abdelkader Zoukh et Mohamed Hattab.
K. A.
Le procès de Benamor reporté au 19 janvier
Le procès des accusés dans l'affaire du groupe des industries agroalimentaires Benamor a été reporté, hier, par le Pôle pénal économique et financier du tribunal de Sidi-M'hamed (Alger) au 19 janvier en cours, à la demande du collectif de défense des accusés. En plus des propriétaires du groupe, une vingtaine d'accusés, dont les deux anciens Premiers ministres, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal, sont concernés par cette affaire. Ils sont poursuivis pour dilapidation de deniers publics, blanchiment d'argent, obtention d'indus privilèges et exploitation illégale de terres agricoles. Le même pôle a reporté à la même date le procès de Mustapha Layadi, ancien wali de Médéa, poursuivi dans une deuxième affaire liée à l'attribution illégale de biens immobiliers.
K. A.


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