Algérie

Les fraudeurs du blé



La production céréalière de cette année 2010 a été bonne, mais avec une légère baisse (toutes céréales confondues), comparativement à l'année écoulée qui a été exceptionnelle avec 61,2 millions de quintaux.

C'est ce qu'a déclaré hier le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, lors d'une réunion avec les coopératives des céréales et des légumes CCLS au siège de son département. Le ministre a refusé de donner le pourcentage de cette baisse, en attendant la fin de la campagne moisson-battage et l'établissement des bilans. Benaïssa a seulement indiqué qu'il y a eu une augmentation de la production en matière de blé dur et une production moyenne en blé tendre et d'orge.

 Le directeur général de l'OAIC a présenté pour sa part quelques chiffres indicateurs sur cette campagne céréalière 2010, en précisant qu'au 26 juin, le niveau de collecte réalisé par 39 CCLS a atteint 2.722.500 quintaux. Et de signaler que le blé dur domine avec 57 % du total de la collecte, alors que durant la campagne écoulée, à la même date, la collecte du blé dur ne représentait que 20 % du total de la collecte. Le ministre de l'Agriculture a indiqué qu'avec l'augmentation de production et de collecte du blé dur, l'Algérie diminuera davantage sa facture d'importation alimentaire.

 Le directeur de l'Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Noureddine Kahal, est revenu pour dire qu'il y a eu une baisse légère en matière de production d'orge et de blé tendre en raison des conditions climatiques très contrastées, marquées par une insuffisance et une mauvaise répartition des pluies, notamment au niveau des zones agro-pastorales (sud de Tébessa, Batna, M'sila, Laghouat, sud de Khenchla et Nâama. Il dira que cette situation a affecté particulièrement la production de l'orge. Le directeur de l'OAIC a souligné que la baisse de la production d'orge ne va en aucun cas affecter les objectifs en matière d'exportation. «Les opérations d'exportation vont se poursuivre grâce à la quantité d'orge stockée de l'excédent de l'année précédente», dira-t-il.

 Pour sa part, le ministre de l'Agriculture a exhorté les acteurs de la filière à développer en urgence l'irrigation d'appoint pour éviter la dépendance de la céréaliculture à la seule irrigation pluviale. Il a même sollicité les présents pour leur demander comment faire pour généraliser l'irrigation d'appoint. Le ministre dira que «les toutes les pièces du puzzle sont réunies, il reste à les assembler». Et de lancer que les CCLS marchent à la vitesse de la tortue dans la généralisation de l'irrigation d'appoint. Il poursuit : «Je suis à la recherche d'entités capables d'enclencher le dispositif de généralisation d'irrigation au niveau local. J'en ai assez d'entendre qu'on attend !». Et de s'interroger : «Mais vous attendez quoi au juste ?». La ministre ira jusqu'à dire qu'il y a des personnes qui sont derrière ces blocages. «Ils ne sont pas nombreux, mais ils ne veulent pas que ça se développe», a-t-il souligné.

 Enfin, le ministre dira apprécier l'idée de la création du comité intersectoriel de la céréaliculture, un comité qui va regrouper l'ensemble des acteurs de la filière, et notamment les transformateurs qui sont appelés à consacrer une partie de leur bien industriel pour développer la production locale.

Les fraudeurs sous la loupe

Les professionnels de la céréaliculture ont fait état de cas de tentatives de fraude commis par des personnes qui ont essayé de fournir aux CCLS des céréales importées qu'ils ont voulu faire passer pour leur propre production, afin de gagner plus d'argent. Quatre tentatives d'escroquerie ont été déjouées, deux à Tiaret, une à Médéa et une autre à Oued Rhiou, dans la wilaya de Relizane.

 Enfin, le ministre a appelé à plus de vigilance afin de barrer la route à ces fraudeurs qui ne se découragent pas. Il a précisé qu'un dispositif de contrôle important a été installé il y a deux mois pour les dissuader. Le renforcement du contrôle a fait repousser tout de même ce genre de tentative : «Quatre fraudeurs ont été dénoncés auprès de la justice, contre 15 lors de la campagne moisson-battage de 2009», a-t-il fait savoir.




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