Algérie

Les Français misent sur l'ouest



Pour renforcer ses positions économiques en Algérie, la France mise sur l'Oranie. L'ouest du pays a accueilli, ces derniers jours, de hauts responsables économiques et politiques français. A peine une semaine s'est écoulée après la visite à Oran du ministre français Hervé Novelli, secrétaire d'Etat chargé des entreprises et du commerce extérieur, la capitale économique de l'ouest accueille un haut responsable bancaire français. Le président-directeur général du groupe Banques Populaires, Philippe Dupont a en effet passé la soirée de samedi dernier à Oran, en compagnie d'hommes d'affaires locaux. Le patron de l'un des plus grands acteurs bancaires à l'échelle de la planète est venu surtout écouter les attentes des entreprises privées et délivrer un message politique aux autorités algériennes. Devant une assistance composée essentiellement de patrons de sociétés privées, M. Dupont a réaffirmé l'intérêt de son groupe pour le Crédit populaire d'Algérie et le marché bancaire algérien. Lors de cette visite, le patron du groupe Banques Populaires a officialisé la création à Oran d'une direction régionale de Natixis Algérie, l'une des filiales de Banques Populaires. Cette direction régionale sera dirigée par Djilali Djamel Djelil. Objectif : se développer rapidement en Oranie, avec l'extension du réseau d'agences et le développement de la banque de détail. Deux nouvelles agences sont programmées sur Oran. Déjà présente à Tlemcen et Sidi Bel-Abbès, Natixis Algérie compte s'implanter à Mascara, Mostaganem, Mohammadia, Arzew et Relizane. Pour y arriver, elle mise sur le secteur privé et les cadres locaux. « Nous avons l'un des meilleurs portefeuilles clients de la région », se vante un responsable de Natixis Algérie. Avec sa grande culture commerciale et industrielle, l'ouest présente d'importantes opportunités d'affaires aux investisseurs étrangers. Et les Français veulent occuper le terrain, avant l'arrivée des Espagnols, des Italiens et les investisseurs du Golfe. La création au niveau du Consulat général de France à Oran d'une antenne économique vise à faciliter aux hommes d'affaires français l'accès au marché et la prospection de l'Oranie. Pour les spécialistes, l'ouest constituera dans les prochaines années, la destination privilégiée des investisseurs étrangers. La saturation d'Alger et de sa région en matière de foncier industriel et d'infrastructures d'accueil devra en effet profiter à Oran et sa région. La construction en cours de l'autoroute est-ouest qui passe près d'Oran, la modernisation des lignes de chemins de fer et la création de deux pôles pétrochimiques à Tiaret et Béni-Saf sont des atouts de taille. A cela s'ajoute la présence du port pétrolier et gazier d'Arzew. L'Algérie ambitionne de créer une véritable industrie pétrochimique autour de ses trois zones industrielles. « La pétrochimie est une affaire de PME », explique un économiste. A la pétrochimie s'ajoute deux secteurs importants : l'agriculture et les services. L'augmentation des prix des matières premières agricoles comme le lait, les céréales devra inciter les investisseurs à investir davantage dans l'agriculture. La proximité de l'Europe offre également d'importantes possibilités d'exportation des produits agricoles. La SNCM vient de lancer une ligne maritime hebdomadaire entre Sète et Oran et mise sur les exportations agricoles algériennes pour la rentabiliser. Toutefois, l'ouest aussi riche qu'il soit, n'est pas un terrain facile pour les investisseurs. Certes, les perspectives sont prometteuses, mais comme partout en Algérie, les difficultés actuelles sont nombreuses. Les opérateurs rencontrés à la Foire internationale d'Oran (23-30 octobre) se plaignent du peu d'intérêt de la part des autorités locales au développement de l'investissement. Les terrains sont certes plus disponibles qu'Alger, mais le marché du foncier industriel est complètement destructuré. Les prix sont aléatoires. Les barrières d'accès sont nombreuses : corruption, bureaucratie et manque de transparence dans l'attribution des terrains. Le développement du marché parallèle, le manque de la main-d'oeuvre qualifiée, les retards du secteur bancaire sont les autres obstacles qui se dressent sur le chemin des investisseurs nationaux ou étrangers.


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