Algérie

Les Français élisent Sarkozy



Une nouvelle fois, les Instituts de sondage ont vu juste et la surprise tant souhaitée par les socialistes ne s'est pas produite. Hier, Nicolas Sarkozy a été élu président de la France avec 53% des voix contre 46% pour sa rivale socialiste, soit un écart de 3 millions de voix. Le taux de participation a atteint un niveau record à 85%, confirmant la forte mobilisation des électeurs et l'importance de l'enjeu de cette élection : une confrontation entre deux projets de société totalement opposés. Tout au long de la campagne électorale, pour mobiliser leurs électeurs, les deux candidats avaient, en effet, volontairement mis en avant cette forte opposition entre leurs deux projets respectifs. Hier, les Français ont choisi le projet le plus libéral mais également le plus séduisant. Confrontés à un chômage endémique et à la hausse des problèmes liés à la sécurité, ils ont trouvé dans Nicolas Sarkozy un candidat plus rassurant et plus convaincant sur la faisabilité de son programme économique même si sa personnalité les inquiète davantage que celle de Ségolène Royal. En effet, tout au long de son passage au gouvernement, Nicolas Sarkozy s'est souvent distingué par des prises de positions controversées, aussi bien sur des questions de politique française ou concernant des sujets internationaux. Au ministère de l'Intérieur, il s'était notamment distingué par une politique ultra sécuritaire, provoquant de nombreuses tensions avec les jeunes d'origine immigrée vivant dans les banlieues difficiles. Il a également, à plusieurs reprises, tenu des propos très durs à l'encontre des populations d'origine musulmane les accusant notamment d' « égorger leurs moutons dans la baignoire », de ne pas respecter leurs femmes ou de ne pas aimer la France. Sur le plan international, le nouveau président français n'a jamais caché sa proximité avec l'américain George Bush avec lequel il s'était affiché en septembre 2006 lors d'un déplacement controversé à Washington. Loin de la tradition pro-arabe de ses prédécesseurs à l'Elysée, Nicolas Sarkozy affiche ouvertement son soutien au gouvernement israélien. Plus inquiétant, il a achevé sa campagne électorale du second tour par des déclarations surprenantes sur l'avenir des relations franco-algériennes en excluant notamment toute idée de repentance sur la période coloniale, comme le souhaitent les Algériens. Nicolas Sarkozy est également hostile à la signature d'un traité d'amitié avec notre pays. Déjà difficiles sous Jacques Chirac, les relations franco-algériennes devraient traverser des périodes de turbulences dans les prochains mois.  Avec plus de 53% des voix, Nicolas Sarkozy, sixième président français élu au suffrage universel, dispose d'une véritable légitimité qui sera très difficile à contester dans les prochains mois. Mais cet homme qui a promis beaucoup aux Français et dans tous les domaines a, plus que tous ses prédécesseurs, le devoir de réussir sa mission très vite. Un éventuel échec plongerait la droite française et la France dans une crise profonde qui pourrait profiter aux extrêmes.


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