Algérie

Les forêts de Constantine menacées



Des incendies deforêt ont frappé une nouvelle fois, vendredi après-midi, le massif de DraaNaga, où une dizaine d'hectares est partie en fumée. Et n'était-cel'intervention des pompiers qui ont réussi à circonscrire le sinistre, lesdégâts auraient pu être plus importants.Il est à craindreque les poumons de Constantine, les «pompes à oxygène» que sont Draa Naga, maisaussi Djebel Ouahch et le Méridj, qui offrent quelques possibilités d'évasionet de ressourcement dans cette région autrefois très boisée, ne disparaissent àplus ou moins brève échéance. Si rien n'est fait pour prévenir les incendiesrépétés qui ravagent chaque année les sites forestiers entourant la ville desponts et qui lui permettent de respirer, surtout pendant les grosses chaleurs,c'est une déforestation sévère préjudiciable pour les êtres humains, le cheptelet l'environnement d'une manière générale qui est annoncée.Qu'il s'agisse deDjebel Ouahch, rattrapé par une urbanisation tentaculaire, ou de la forêt duMéridj, sur la route d'El-Aria, ou encore de celle de Draa Naga sur la mêmeroute, ceinturant Constantine dans un rayon de 10 à 15 km autour deConstantine, la situation est grave.Malheureusement,depuis deux décennies, ces trois magnifiques forêts, qui permettaient lors dela belle saison aux familles constantinoises d'aller respirer un air frais etchargé des senteurs exhalées par les pins d'Alep et d'acacias, ont connu àplusieurs reprises des incendies qui ont réduit de façon sévère leursuperficie. Draa Naga et le Méridj sont décimés à plus de 3O%. D'autresréalisations disparurent, comme celle de l'arboretum de Draa Naga quirenfermait des dizaines d'essences, ou encore les maisons forestièresabandonnées depuis la décennie noire et qui ont été entièrement dévastées.Situées dans unezone à forte densité humaine, deux de ces forêts (Draa Naga et le Méridj) sonttrès fréquentées par les ruraux qui y font pacager leurs troupeaux. Il arriveégalement que de jeunes bergers s'adonnent à la récolte du miel et de la cireen s'attaquant à des ruches sauvages dans les creux d'arbres séculaires,mettant ainsi par accident parfois le feu aux broussailles et aux arbres. Cesforêts, qui avaient brûlé à plusieurs reprises avant de connaître une relativeaccalmie au début des années 2000, sont les témoins d'une immense forêt depins, de cyprès et d'eucalyptus qui couvrait le versant sud du massifd'El-Aria, dont le versant nord est couvert de chêne-liège.Interrogés surplace quant à l'avenir de ces boisements qui risquent de disparaître, desreprésentants du secteur des forêts estiment qu'il est nécessaire de revenir àune implantation statique et permanente des gardes forestiers. Il est difficiled'établir une surveillance efficace quand on ne réside pas en permanence sur lesite.Il est vrai queles services des forêts et de la protection civile interviennent rapidement etefficacement pour contenir et éteindre les départs d'incendie. Mais des mesurespréventives doivent être également prises dans les domaines de la prévention etde la signalisation, si l'on veut conserver ces trois forêts. Sans mesuresrapides et efficaces de protection, ces trois forêts risquent de disparaître enpeu de temps.


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