Les forestiers ne supportent plus les provocations

Qu'ils soient de Djelfa ou d'ailleurs, les forestiers sont pour leur malheur les dindons de la farce. Les braconniers, les bûcherons sauvages et les bergers agresseurs des forêts font fi des gardes forestiers.Ils sont tous ou presque armés et en face d'eux les forestiers ne le sont pas. Bien plus, ils sont même légalement désarmés parce que les textes et les institutions ne leur sont plus en soutien dans leurs actions, légales soient-elles. Pour rappel, à titre d'exemple durant le début des années 2000 le chef de circonscription et ses agents ont pris en flagrant délit un camion transportant des troncs de jeunes arbres abattus fraîchement. Il est alors arrêté, et la marchandise avec le moyen de transport mis sous scellés. Au lieu que le voleur soit pénalisé par la justice, ce sont les forestiers qui furent interpellés par le magistrat. Il a fallu deux années de va-et-vient et de questions saugrenues qui ont mis à rude épreuve le moral des forestiers. Depuis, les pieds droits en (mazoz), c'est-à-dire les troncs des jeunes arbres sont utilisés dans le soutien de coffrage des dalles. Tous ou presque tous les jeunes pousses d'arbres sont victimes du pacage par les troupeaux menés par des bergers bénéficiant de l'impunité. Bien que les magistrats qui avaient traité cette affaire ne soient plus en fonction dans cette circonscription, la forêt connaît toujours des agressions sans que les forestiers ne réagissent. Ils l'ont exprimé à plusieurs reprises sans qu'il n'y ait de répondant. La démarche actuelle de protestation est considérée comme geste de bon enfant car au vu de ce qu'ils subissent et surtout lorsque devant eux les braconniers, les bûcherons sauvages et les bergers de pacage agissent en toute impunité et sont parfois armés, au même moment les forestiers sont désarmés sur plusieurs plans.