Algérie - Revue de Presse

Les forces koweïtiennes au secours de Manama



Le maréchal Khalifa Ben Ahmed Al Khalifa a «salué l'arrivée de l'unité de la force maritime koweïtienne» en visitant les forces du Bouclier de la péninsule déployées dans le pays, a indiqué l'agence officielle BNA. L'agence n'a pas précisé les effectifs de la force koweïtienne. Le même jour, le ministre koweïtien des Affaires étrangères, cheikh Mohammad Al Sabah, s'est entretenu  avec une délégation de la   rébellion libyenne dans le premier contact du genre entre les deux parties. La délégation libyenne du Conseil national de transition (CNT) était conduite   par Nasser Al Mani. Plusieurs députés et groupes politiques ont appelé le gouvernement koweïtien à  reconnaître le CNT comme représentant du peuple libyen. L'un de ces groupes, le Mouvement constitutionnel islamique, a demandé hier au gouvernement de rompre les relations avec le leader libyen et de reconnaître le CNT.
L'Arabie Saoudite a déjà envoyé plus d'un millier de soldats à  Bahreïn et les Emirats arabes unis 500 policiers. De son côté, le Qatar a annoncé son intention d'envoyer des forces aux effectifs non précisés. Ces unités font partie de la force commune du Bouclier de la péninsule formée par les six membres du CCG, à  savoir l'Arabie Saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, le sultanat d'Oman et le Qatar. Pour rappel, le CCG a été créé en 1981 suite à  l'invasion de l'Afghanistan par les forces soviétiques et la révolution iranienne. Il vise la coordination, l'intégration, et la coopération des Etats membres dans les domaines économique, social, culturel et militaire. Concernant ce dernier volet, en 1984, les six pays membres ont créé une force commune d'intervention appelée Bouclier de la péninsule. Avec l'Occident, à  leur tête les Etats-Unis, ils ont soutenu l'Irak de Saddam Hussein dans sa guerre contre l'Iran. Et cela par souci d'affaiblir Téhéran qui constituait un danger pour ces monarchies. Entretemps, l'œil de Riyad est vigilant quant aux troubles que connaît le Bahreïn depuis son indépendance en 1971, d'autant que sa population est à  majorité chiite. Un atout pour l'Iran pour imposer son influence dans la région. Le royaume wahhabite est relié au Bahreïn par un pont-digue. Achevé au milieu des années 1980, il permet à  l'Arabie Saoudite d'acheminer ses forces vers Manama le plus vite possible en cas de troubles pour prêter main-forte à  la monarchie bahreïnie. Ainsi, le 29 décembre 1994, le ministre de l'Intérieur saoudien, le prince Nayef Ben Abdelaziz, a déclaré à  Manama que «les intérêts de sécurité des deux pays sont indivisibles».L'opposition affirme que cette visite avait été précédée par deux brigades de la garde nationale saoudienne, soit 4000 hommes, qui ont franchi le pont-guide qui relie les deux pays pour prêter main-forte aux forces répressives du royaume voisin.   
Le Bahreïn abrite le quartier général de la Ve flotte américaine, ce qui permet aux Américains de surveiller l'Iran et le détroit d'Ormuz, sachant qu'outre le Bahreïn, des chiites se trouvent aussi dans d'autres pays de la région, comme le Yémen et le Koweït. De son côté, Téhéran se proclame comme le protecteur des chiites avec ce souci d'exporter sa révolution. En plus un conflit oppose l'Iran et les Emirats arabes unis concernant la propriété légitime de trois à®les (Abou Moussa, la petite Tom et la grande Tomb), lesquelles se situent dans le Golfe persique. Elles sont jusque-là sous souveraineté iranienne. Depuis son indépendance, le Bahreïn est confronté à  des contestations populaires, le peuple aspirant à  la démocratie et au droit à  créer des associations comme les syndicats et des assemblées élues. La dynastie Al Khalifa est menacée ainsi de chute. Elle a besoin, pour sa sécurité, des forces du CCG pour phagocyter une telle menace, quitte à  confisquer l'avenir du peuple.
 
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