Algérie

Les forces du mal



Piètre image de l'Algérie, hier, devant des hommes d'affaires et des diplomates du Royaume-Uni : l'industriel le plus puissant d'Algérie ? et investisseur international ?, Issad Rebrab, s'est vu refuser l'entrée au Forum économique algéro-britannique par la volonté du ministre algérien de l'Industrie et des Mines qui harcèle le patron de Cevital depuis plusieurs mois. M. Bouchouareb a commis un double dérapage : il a présenté une piètre image de l'Algérie aux investisseurs britanniques, connus pour leur sérieux et habitués à ne pas voir mélangés business, politique et règlements de compte. En même temps, il a délivré un message des plus désastreux aux hommes d'affaires internationaux, dont l'Algérie, ruinée par la crise pétrolière, a pourtant grand besoin pour ses projets et pour la résorption du chômage.Quelle puissance au sein du pouvoir détient Bouchouareb, pour en venir à sacrifier les intérêts économiques du pays à l'autel de son esprit de revanche ' La question mérite d'être posée au moment où le mot d'ordre, dans le discours politique, est de recourir à tous les moyens possibles pour renflouer les caisses de l'Etat, y compris de frayer avec l'illégal, c'est-à-dire l'argent de l'informel. Au moment donc où tous les segments de l'Etat cherchent le moindre dinar, le ministre de l'Industrie et des Mines s'offre le luxe de brader des milliards en semant le trouble chez les investisseurs étrangers et surtout en traquant les industriels nationaux. Ces derniers sont aujourd'hui tétanisés, le moindre ministre pouvant leur nuire sous l'effet d'une conjoncture politique. Le FCE n'a-t-il pas été, à la veille du 4e mandat présidentiel, sommé d'appuyer Abdelaziz Bouteflika ' Aujourd'hui, l'organisation patronale traîne les effets négatifs de l'alignement politique et électoral qui lui a été imposé. Elle a perdu cette indépendance qui aurait fait d'elle un interlocuteur de poids et redouté des pouvoirs publics. Elle n'a ni pouvoir ni influence pour s'imposer comme force de proposition et comme rempart face à des velléités des pouvoirs publics de saigner le privé et de le contrôler dans ses moindres gestes.Le combat de Bouchouareb n'est pas différent de celui de Amar Saadani qui, fort de sa fonction de patron du FLN et de son emprise sur divers médias notamment privés, ne cesse de traquer les opposants politiques et les organes de presse qui ne partagent pas les points de vue du pouvoir en place ou qui contestent l'ordre établi. Il ne s'embarrasse d'aucune éthique politique et n'a peur d'aucune justice. Lui aussi, de quel pouvoir dispose-t-il pour aller aussi loin dans la déstabilisation de la classe politique et dans l'irrespect de la société algérienne (qui hait l'invective) ' En apparence, la vacance du pouvoir causée par le retrait de Bouteflika a brisé la discipline au sein du sérail et permis aux forces les plus négatives de s'imposer sur les scènes politique et publique. Mettant à profit le peu de réaction de l'opinion publique (démobilisée, éc?urée et craintive) ces forces du mal ont pour principal objectif de contrôler la succession à Bouteflika au profit d'un autre candidat du système ou au bénéfice de leur propre poulain.


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