L'incident est survenu en milieu de journée vers 11h. Dans la matinée, les grévistes ont empêché l'ouverture de la session criminelle prévue cette journée-là. La même tension est signalée dans d'autres tribunaux, comme à Annaba ou à Boumerdès par exemple, où les grévistes ont tenu des rassemblements.L a force publique a été mobilisée, hier, contre des magistrats grévistes à Oran. La scène, avec des éléments de la brigade antiémeute faisant irruption dans une salle d'audience de la cour d'Oran pour les déloger, un incident inattendu, a d'ailleurs vite fait le buzz sur les réseaux sociaux.
Les magistrats, hébétés, sont sous le choc. On dénombre même quelques blessés, sans parler des cris mais aussi des pleurs des éléments féminins. Ils ont été repoussés sans ménagement. Dans la panique, beaucoup ont fui, qui vers l'extérieur de l'édifice, qui vers les étages supérieurs ou même allant se réfugier dans la salle du barreau, protégés par les avocats, racontent des témoins ayant assisté à l'événement, dont des journalistes de la presse locale ayant l'habitude de couvrir les chroniques judiciaires. Un cordon a été établi par les forces de l'ordre pour isoler la salle d'audience.
L'incident est survenu en milieu de journée, vers 11h et quelques minutes. Dans la matinée, les grévistes ont empêché l'ouverture de la session criminelle prévue cette journée-là.
Les audiences devaient être reportées pour l'après-midi. Entre-temps, face à la détermination des grévistes décidés à perturber l'installation du tribunal criminel, la force publique a été réquisitionnée. Ce qui s'en est suivi représente sans doute la traduction, sur le terrain, du discours ferme du ministère de la Justice, considérant que le mouvement de grève est illégal.
Face à ce dispositif jugé démesuré, les protestataires ont scandé des slogans en faveur de l'indépendance de la justice et contre les décisions du ministre. Entre la panique et la consternation, beaucoup ont eu le réflexe de filmer la scène avec leurs téléphones portables, c'est pour eux, une manière de prendre à témoin l'opinion publique. «Il faut que les gens sachent ce qui s'est passé ici», entend-on crier.
Les magistrats ne sont pas les seuls à être choqués par ce qu'ils venaient de vivre, car il faut aussi compter les avocats et le personnel présents sur place hier. «Ce qui s'est passé aujourd'hui est unique dans l'histoire de la justice algérienne», déplore, visiblement affecté, un avocat, un des plus anciens du barreau d'Oran.
Ayant eu vent de l'affaire, des magistrats de quelques wilayas de l'Ouest auraient eu le temps de se déplacer, dès hier après-midi, à Oran, pour apporter leur soutien. C'est le cas des wilayas de Témouchent, de Sidi Bel Abbès et de Mostaganem évoquées par un représentant du syndicat des magistrats. Dans l'après-midi, les grévistes se sont réunis à huis clos. Ils ne sont pas sortis avec une déclaration, car le but était d'établir un rapport détaillé du déroulement des événements devant être transmis aux instances nationales de leur syndicat.
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Posté Le : 04/11/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Djamel Benachour
Source : www.elwatan.com