Algérie

Les forces alliées font face à l'armée turque


L'agence SANA a fait état, dès hier soir, de tirs soutenus de l'artillerie turque qui tente de barrer la route aux forces pro régime, ajoutant que ces tirs sont vains. Côté turc, ces tirs ont été confirmés et qualifiés de simples tirs d'avertissement.L'offensive turque «Bouclier de l'Euphrate» contre les forces kurdes des YPG, engagée depuis plus d'un mois maintenant, a pris hier une tournure inattendue avec l'arrivée à Afrine des forces pro régime syrien comme l'avait annoncé la veille l'agence officielle SANA. Ce déploiement est d'autant plus spectaculaire que le président turc Erdogan avait menacé la Syrie et affirmé, pas plus tard qu'hier matin, que son pays barrera la route d'Afrine à toute tentative de voler au secours des kurdes de cette région devenue autonome en 2012 par la force des choses lorsque Daesh déferlait sur le pays.
L'artillerie turque a bien tenté de stopper l'avancée de ces forces alliées de Damas qui sont depuis hier soir entrés dans l'enclave kurde après l'appel lancé par les YPG à l'adresse du régime syrien pour défendre la souveraineté du pays mise à mal par l'offensive d'Ankara.
C'est là un fait de grande importance qui marque un véritable tournant de la guerre dans cette région et complique davantage la donne eu égard au fait que la Turquie est partie prenante du processus d'Astana dont le dernier pas a eu lieu à Sotchi, avec la tenue d'un Congrès national syrien.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, des «centaines de combattants ont été déployés» hier soir dans la zone périphérique d'Afrine, situation confirmée par un responsable de la Défense kurde, Rojhad Rojava, qui a déclaré que «les forces populaires sont entrées dans le district d'Afrine».
Alors que les médias syriens annonçaient cette avancée dès lundi, la Turquie a paru en minimiser la véracité, convaincue que des mises en garde suffiraient à dissuader les dirigeants syriens et alliés de procéder à l'opération. Or, Damas n'a pas manqué dès le début de l'offensive d'Ankara voici un peu plus d'un mois d'avertir que l'agression contre sa souveraineté ne saurait être acceptée.
Le fait que les YPG aient à plusieurs reprises sollicité lea protection du régime syrien a certainement pu faire croire aux responsables turcs que la situation serait en leur faveur et que leurs troupes feraient face uniquement aux éléments des YPG.
L'agence SANA a fait état, dès hier soir, de tirs soutenus de l'artillerie turque qui tente de barrer la route aux forces pro régime, ajoutant que ces tirs sont vains. Côté turc, ces tirs ont été confirmés et qualifiés de simples tirs d'avertissement.
«Les groupes terroristes pro régime qui s'efforcent d'avancer vers Afrine ont reculé à environ 10 km de la ville du fait des tirs d'avertissement», a annoncé l'agence Anadolu. On est pourtant loin des affirmations du président Erdogan quand il proclame que l'armée turque assiège actuellement la ville d'Afrine où les forces pro régime ont pu pénétrer sans crier gare malgré le fait que leur arrivée était déjà proclamée.
Reste à savoir si cette action des forces pro régime, qui s'est effectuée sans le moindre doute avec l'aval de Damas, a reçu également le soutien de Moscou, l'allié majeur de la Syrie dans le conflit, et dont les forces contrôlent tout l'espace aérien au nord du pays.
La Russie est irritée depuis quelques jours, après avoir donné le feu vert à l'offensive turque en janvier dernier, car un de ses avions a été abattu dans la région nord où des observateurs militaires turcs sont chargés de veiller au respect de l'accord sur la désescalade. Peut-être que ceci explique cela.
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