Algérie

Les flammes de la passion



Résumé : Nazim réapprend à vivre. Il sait qu'il devra affronter les aléas quotidiens dus à son état. Des gens fuient à sa vue et il fait peur aux enfants. Plus jamais il ne pourra espérer reprendre son ancienne existence, d'autant plus que Feriel ne lui a plus donné signe de vie.Aidé de sa canne, il traverse le jardin de long en large, portant des lunettes et une casquette à larges rebords qui couvrent une bonne partie de son visage. Un déguisement qui le protège des autres et qui le met à l'abri de tout commentaire.
Un matin, où il s'est cru seul sur les lieux, il a enlevé sa casquette et ses lunettes et s'est approché de la fontaine pour s'asperger le visage.
À peine avait-il touché l'eau qu'il entendit un cri et des pas qui s'enfuyaient. Il se retourne brusquement et remarque une jeune femme et son enfant qui courent à en perdre haleine.
Il s'assoit alors au bord de l'eau et se met à pleurer à chaudes larmes. Jusqu'à quand les gens le fuiront ' Jusqu'à quand doit-il se protéger de la foule et la protéger de lui '
Va-t-il demeurer ainsi à la merci de ce visage ravagé par le feu, qui fait horreur aux gens '
Une main se pose sur son épaule :
- Courage mon ami, courage. Tu n'es qu'un cas parmi tant d'autres.
Il se retourne et rencontre le regard de Riad, un voisin et un ami d'enfance.
- Je me fait horreur à moi-même. Quand je vois des gens qui me fuient ainsi, je me demande s'il ne serait pas préférable pour moi de me suicider.
- Que dis-tu là Nazim ' Les gens te fuient parce qu'ils ne te connaissent pas. Ils ne connaissent pas ta valeur ni tes qualités humaines. Les gens ne regardent que le superficiel. Alors, vois-tu, où ils font semblant d'avoir pitié de toi ou ils te fuient. Mais ceux qui t'appréciaient pour ce que tu es réellement ne te fuiront pas. Au contraire, ils savent que c'est en ce moment que tu as le plus besoin d'eux.
Nazim met une main sur l'épaule de Riad :
- Merci Riad. Cet accident m'a finalement permis de connaître mes vrais amis, ceux qui, comme toi, ne m'ont pas fui.
- Tu dois savoir, Nazim, que nous sommes tous très éplorés par ce qui t'arrive. Tels que sont tes ennemis, personne ne peut rester insensible à ce que tu es en train de subir. Mais, s'il te plaît, enlève cette idée de suicide de tes méninges. La vie est belle pour ceux qui savent l'apprécier à sa juste valeur.
- Ok (il sourit). Allons prendre un café, si toutefois tu n'as pas trop peur de moi.
Riad sourit à son tour :
- Voilà qui est mieux. Je n'aurais jamais peur de toi, Nazim. Tu peux compter sur mon aide et mon soutien à tout moment.
Nazim, qui venait de remettre sa casquette et ses lunettes, tire son ami vers lui et le serre longuement dans ses bras. Le monde n'est pas aussi mauvais qu'il le pensait !
Deux jours plus tard, le Dr Nabil lui téléphone pour lui annoncer que son ami le plasticien vient de rentrer de l'étranger et qu'il s'est permis de lui prendre rendez-vous avec lui dans les deux jours qui suivent. Nazim devrait donc se rendre dans une ville de l'Ouest, où le chirurgien avait ouvert une clinique.
Le jeune homme reprend espoir. Quelque chose en lui avait remué.
Il ne voulait pas se bercer d'illusions, mais, selon le Dr Nabil, ce chirurgien est un génie dans son domaine.
Nazim se prépare sans tarder. Il demande à Riad s'il peut l'accompagner pour cette première entrevue. Et son ami ne se fera pas prier pour accepter.
Ils prennent la route vers cette ville de l'Ouest, où tous les deux espèrent trouver l'issue qui permettra à Nazim de retrouver sinon un visage, du moins un aspect moins effrayant.

(À SUIVRE)
Y. H.
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