Les établissements pharmaceutiques seront désormais responsables de la disponibilité du médicament.Du nouveau dans le pharmaceutique. En effet, les établissements pharmaceutiques sont, aux termes de la nouvelle loi sanitaire en projet, des établissements "de fabrication", "d'exploitation", "d'importation", "d'exportation", et "de distribution en gros" des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux destinés à la médecine humaine. Ils doivent assurer la disponibilité de ces produits et disposer d'une structure dans laquelle s'effectue au moins l'une des opérations mentionnées dans les articles 307 et 308 de la présente loi. La responsabilité pharmaceutique a été ainsi mise en évidence dans le nouveau texte de loi. Les nouvelles dispositions de la loi devraient imposer qu'elle soit assumée obligatoirement par une société basée en Algérie, et ce, en attribuant l'enregistrement ou l'exploitation du médicament obligatoirement à des établissements pharmaceutiques basés en Algérie. Les laboratoires étrangers seront ainsi contraints d'investir dans le pays. Finies les opérations de médicaments qu'ils faisaient à distance ' Nabil Mellah, directeur général de Merinal, explique, dans une déclaration qu'il nous a faite, que "la responsabilité pharmaceutique est une requête que nous défendons depuis plus d'une décennie, et qu'elle confortera dans leurs choix les multinationales qui se sont investies en Algérie à travers des filiales locales et obligera les autres soit à en faire de même soit à nouer de véritables partenariats avec des producteurs locaux." Cela, dit-il, permettra aux autorités d'avoir un "interlocuteur local unique responsable" de la disponibilité et de la qualité du produit, diminuant ainsi "le risque de ruptures" et "sécurisant" davantage le patient algérien. De même, ces dispositions permettront d'envisager l'enregistrement en dinars algériens des prix des produits aujourd'hui importés, afin d'assurer une stabilité des prix de ces derniers et de faire assumer les risques de change au titulaire de la décision d'enregistrement. Il se passe qu'aujourd'hui, et à la différence de la production locale, un produit importé voit son prix public augmenter à chaque dévaluation du dinar, et qu'il arrive de trouver sur le marché un même médicament avec cinq ou six prix publics, ces derniers fluctuants au gré du taux de change du dinar. À noter que l'établissement pharmaceutique doit être exploitant et/ou détenteur de la décision d'enregistrement du médicament en Algérie afin d'assurer la disponibilité et la qualité du produit pharmaceutique fabriqué et/ou importé. La nouvelle loi en projet permet par ailleurs aux producteurs locaux et aux fournisseurs étrangers d'exercer à armes égales, mettant ainsi de l'ordre dans la concurrence. En effet, la loi en question introduit la possibilité de promotion en faveur de l'usager de produits non soumis à prescription médicale. Cela permettra aux producteurs locaux d'être sur le même pied d'égalité que des fournisseurs étrangers bénéficiant de ce type de réglementation dans leur pays d'origine, leur permettant ainsi d'informer le patient à travers leurs médias suivis en Algérie, comme le souligne le directeur général de Merinal. Celui-ci espère que le projet de loi sanitaire que nous avions pu éplucher correspondra à la mouture finale qui devrait enfin apporter, après plusieurs années d'attente, les premières bases d'une bien meilleure gestion du secteur pharmaceutique. Nabil Mellah estime, toutefois, que le plus gros reste à faire, étant donné qu'il s'agit simplement d'un texte mettant les bases de l'arsenal réglementaire qui devrait en découler. Nous espérons, résume-t-il, que la publication du texte définitif répondra à nos attentes et que l'on se mettra immédiatement au travail pour publier les textes complémentaires en mesure de servir de "code de la route" pour le secteur de l'industrie pharmaceutique. Il s'agira, dit-il, de recadrer toutes les activités du secteur, de la production à la distribution du médicament, afin de ne plus laisser la place à l'improvisation et l'approximation, la loi en perspective remédiant, entre autres, à différentes lacunes en termes de définition des produits pharmaceutiques qui ont généré à ce jour de nombreuses problématiques sur le terrain pour les producteurs nationaux.Y. S.
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Posté Le : 18/11/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Salami Youcef
Source : www.liberte-algerie.com