Algérie

Les finances publiques en danger



Les finances publiques en danger
A ce rythme, l'Algérie pourrait engranger à peine 60 milliards de dollars, soit l'équivalent de ses importationsLa situation était prévisible. Lorsque le prix du baril de pétrole baisse, ce sont les recettes des exportations qui en pâtissent et c'est ce qui est encore arrivé à l'Algérie en ce début d'année.Le choc pétrolier ne s'est pas fait attendre et son effet est immédiat sur l'économie de l'Algérie. En effet, la balance commerciale du pays a enregistré un déficit important évalué à 4,32 milliards de dollars durant les quatre premiers mois de 2015.En comparaison à l'excédent de 3,4 milliards de dollars des quatre premiers mois de 2014, l'écart est énorme. D'ailleurs, selon le constat des douanes algériennes, lors de ce laps de temps, soit entre le 1er janvier et le 30 avril 2015, les exportations se sont établies à 13,4 milliards de dollars. Elles étaient de près de 22,72 milliards à la même période de 2014, soit une baisse de plus de 41%, ce qui est très proche de la moitié de ce chiffre initial. Si ces données se répètent pendant le reste de l'année, ce sera presque la moitié du budget de l'Etat qui sera amputé ce qui est une mauvaise nouvelle pour les concepteurs du plan quinquennal qui n'a débuté que cette année. On se souvient que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, avait annoncé que ces baisses de revenus étaient anticipées dans la loi de finances de 2015 à quoi il a ajouté la promesse que certains domaines essentiels ne seront pas touchés par des réductions de dépenses.Il vise les secteurs sociaux comme l'habitat, la santé et l'éducation ou encore les ressources en eau. Mais malgré une remontée des prix du pétrole ces derniers jours nul ne sait exactement quelle sera la tendance pour les six derniers mois de cette année. Si les cours allaient encore redescendre, le Centre national de l'informatique et des statistiques des Douanes n'aurait qu'à constater les dégâts et le trou des finances publiques qui se creusera davantage. Dans ce cas ce seront les importations qui seront pénalisées. D'ailleurs, elles se sont chiffrées à 17,73 milliards de dollars contre 19,32 milliards de janvier à avril en comparaison à la même période de l'année écoulée, en baisse de 8,26%. Les exportations ont assuré la couverture de 76% des importations durant les quatre premiers mois de 2015 contre 118% à la même période de l'année précédente.Les exportations des hydrocarbures, qui ont représenté 93,54% des ventes extérieures du pays, ont été évaluées à près de 12,54 milliards contre près de 21,93 milliards durant la même période de comparaison, en recul de 42,83%. En fin d'année et à ce rythme, l'Algérie pourrait engranger à peine 60 milliards de dollars, soit l'équivalent de ses importations mais si les recettes sont moindres, il y aura un sérieux problème pour assurer l'importation de l'outil de production et des produits de consommations diverses. Déjà l'écart entre les importations et les exportations est important ce qui conduira le gouvernement à puiser dans d'autres ressources comme le Fonds de régulation des recettes afin de régler la différence même si ce fonds est destiné à garantir les revenus des générations futures.Déjà, et à l'exception des groupes des biens d'équipements agricoles et industriels qui ont connu des augmentations, toutes les importations des autres groupes de produits ont reculé. Ainsi, les importations du groupe d'équipements agricoles ont été évaluées à 221 millions de dollars avec +9,41% et celles des équipements industriels à 6,03 milliards avec +5,31%. La baisse a concerné le groupe des énergies et lubrifiants avec des importations de 635 millions et donc -42,43%, les produits bruts avec 552 millions avec -18,34%, les produits alimentaires avec 3,38 milliards diminuant de -10,08% et enfin les biens de consommation non alimentaires avec 2,84 milliards et connaissant une baisse de -18%. Autre handicap de l'Algérie: les exportations hors hydrocarbures ont été de 866 millions de dollars, soit 6,46% du volume global des exportations. Les produits hors hydrocarbures exportés sont constitués notamment du groupe demi-produits avec 721 millions de dollars et des biens d'équipements industriels avec 9 millions contre 4 millions auparavant soit une hausse de 120%. Pour tous les produits exportés, il y a une baisse du volume et des recettes. C'est le cas pour les produits alimentaires avec des exportations de 100 millions de dollars durant les quatre premiers mois de l'année 2015 contre 130 millions à la même période de l'année dernière, soit -23,08%.




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