L'engouement des étudiants pour les disciplines du management, du marketing et du commerce et des sciences économiques s'explique, en partie, par l'espoir d'un emploi immédiat à l'issue de leur cycle universitaire.Selon une étude réalisée par Yassine Ferfera et Techirine Mkideche, publiée dans la revue internationale de l'éducation de Sèvres en 2008, portant sur la place des sciences sociales et humaines dans le système supérieur algérien, "deux disciplines se partagent d'une manière inégale près de 51% des effectifs étudiants inscrits en sciences sociales et humaines : les sciences économiques, sciences de gestion et sciences commerciales, les plus demandées, attirent plus de 30% du total ; tandis que les sciences juridiques captent un peu moins de 20%". Mieux encore, cette tendance s'est accentuée ces dernières années, notamment dans le management, compte tenu des besoins exprimés par les entreprises qui pâtissent d'un déficit en ressources humaines qualifiées dans ce domaine. Aussi assistons-nous à un foisonnement d'instituts et d'écoles privées dans ces disciplines. Le dernier en date est l'Institut de mangement algéro-américain (IMAA), consacré à la formation et à la promotion des ressources humaines, créé tout récemment. Les Suisses ne sont pas en reste. Ils viennent de créer un institut supérieur de management dans la formation des gestionnaires des métiers de l'hôtellerie et de la restauration du secteur touristique. Mais un bémol est à souligner dans cette dynamique. En effet, l'enjeu auquel font face aussi bien les grandes écoles publiques que privées de l'enseignement supérieur est que ces dernières doivent se hisser au niveau des standards universels pour offrir des programmes pour une formation de qualité internationalement reconnue. Cette exigence a fait que les pouvoirs publics ont adopté une nouvelle démarche qui consiste à créer et à développer des pôles d'excellence dans les domaines des sciences exactes et des sciences sociales (ENA, Ecole nationale polytechnique, Epau, l'école des hautes études commerciales, l'école des banques, école supérieure de mangement...). Il s'agit de créer les conditions d'émergence d'une élite nationale qui soit en mesure de relever les défis de demain. Une telle approche gagnerait cependant à être complétée, y compris dans un but d'émulation et de libre expression de la diversité des idées et des concepts, par la création d'universités privées dans certaines disciplines hautement spécialisées. L'Insim, MDI, l'Ecole supérieure algérienne des affaires, des banques..., autant d'institutions de formation créées et mises en place dans le sillage de la libéralisation de l'économie. Dans ce contexte, le nouveau mode de gestion induit par les réformes a généré de nouveaux besoins en managers, aptes à diriger une économie de marché, ouverte sur l'extérieur et de plus en plus intégrée dans le processus de mondialisation. Par ailleurs, les impératifs de compétitivité de l'entreprise et de l'appareil de production national en général ont fait que l'émergence de ces établissements se soit posée à la fois comme une nécessité, mais aussi comme une exigence incontournable. Dans cet élan, et exploitant favorablement cette dynamique, le privé a fait une irruption remarquable dans les activités de formation et d'enseignement du savoir et des techniques managériales, jusque-là relevant exclusivement du secteur public, avec un contenu qui répondait, avant les réformes économiques, aux seuls besoins d'une économie planifiée. L'actualisation et l'adaptation des programmes et cursus pédagogiques, de même que la mise à niveau du corps professoral aux évolutions des nouvelles réalités économiques, bien qu'ayant été anticipé et appliqué dans le secteur de l'enseignement public, celui-ci ne pouvait, objectivement, répondre seul à la nouvelle et forte demande des opérateurs publics et privés en ressources humaines compétentes, hautement qualifiées et compétitives dans les disciplines de l'économie, du management et du marketing. Cette situation explique en grande partie le succès de ces grandes écoles naissantes en Algérie et l'afflux massif des étudiants vers ces filières. S'il est indéniable que ce réseau d'instituts privés locaux a permis à des milliers de jeunes d'accéder, moyennant paiement substantiel, à ces nouvelles formules de formation, assure-t-il, pour autant, une bonne qualité des enseignements dispensés ' Malheureusement, et bien que des cahiers des charges stricts soient établis par les pouvoirs publics pour l'obtention des agréments, les "trabendistes" dans certains cas n'auront pas épargné ce secteur en dépit de son caractère noble et sensible. Au-delà des disciplines prisées dans la filière des sciences économiques, une contrainte majeure persiste : l'inadéquation du système universitaire avec les besoins de l'économie, en dépit du discours récurrent des autorités, ce qui fait dire à certains experts que nos universités forment des chômeurs.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 08/10/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A HAMMA
Source : www.liberte-algerie.com