Il ne se passe pas une semaine durant ce mois d'août à Tizi Rached, wilaya de Tizi Ouzou, sans qu'on célèbre une dizaine de mariages. A telle enseigne que l'ambiance festive des fins de semaines y est invariablement cadencée par des cortèges nuptiaux qui sillonnent, au grand bonheur des badauds, les routes des villages tout au long de la journée. « L'institution du mariage se porte bien chez nous. Bien que les mariés se mettent pour ainsi dire la corde au cou à partir de 30 ans en moyenne, les fêtes de mariage ont connu un pic durant cet été à Tizi Rached », observe Farid de Cheraioua, un village relevant de la commune en question. A Cheraioua, en effet, on assiste ces dernières semaines à la célébration de nombreuses unions. « Depuis 1986, on n'a pas assisté à tant de fêtes. 2014 est, si l'on peut dire, une année féconde », fait savoir Ahmed, un jeune de 37 ans fraîchement marié. « La fête du mariage se déroule en un jour, mais sa préparation s'étale sur toute une année. De nos jours, cette expression proverbiale reflète exactement la réalité. Au minimum, il faut entre 70 à 80 millions pour célébrer un mariage », observe Chafik, un habitant d'Ikhribène, un des grands quartiers de Cheraioua. « Les familles ici font de leur mieux pour perpétuer les traditions. L'une de ces traditions est d'offrir un repas copieux à tout le village. Chez nous, l'ingrédient principal est la viande. Alors, pour ne pas déroger à cette règle, le marié doit égorger un b?uf ou, à défaut, un veau. C'est selon le nombre des convives », ajoute notre interlocuteur. Il faut dire que l'apparition decertains foyers de fièvre aphteuse chez les bovins à Tizi Ouzou, n'a pas influencé le cours de la célébration des mariages. « Le kilo de viande sur pied (bovin vivant) coûte en moyenne 800 DA. Pour un b?uf qui pèse dans les quatre quintaux, on doit donc débourser 32 millions de centimes », renseigne à ce propos un éleveur de la région. « À cause de l'apparition de la fièvre aphteuse, je n'ai acheté que de la viande, sans les abats et la tête. Ainsi je suis sûr que je ne risque rien du tout », a confié Ahmed. Pour les autres mariés, il suffit de se faire accompagner d'un vétérinaire chez l'éleveur pour lever tout doute éventuel. « J'ai acheté un b?uf de 34 millions. Avant de conclure l'affaire, un vétérinaire a examiné la bête et a déclaré qu'elle était saine de toute maladie », fait savoir un autre marié de Takaât, un autre village de Tizi Rached. « En plus du veau, il faut acheter en grande quantité d'autres produits indispensables, notamment les fruits, les légumes, de la semoule et des boissons. En plus, on doit louer les services d'un cuisinier qui exige en moyenne entre 10.000 et 15.000 DA. Rien que pour le repas, on dépense facilement entre 30 et 40 millions. Et ce n'est pas fini, car pour la soirée, il faut engager un DJ ou un chanteur », énumère Saïd, un buraliste de Tizi Rached. « Un DJ revient à 12.000 DA la soirée, alors que les chanteurs peuvent exiger jusqu'à 10 voire 15 millions. Dans ce cas le choix est vite fait. Et la majorité des fêtes sont animées par des DJ », confie Farid. A Tizi Rached, il est rare de rencontrer un cortège nuptial sans les fameux Idhabalène (Zorna locale). « Tout dépend de la notoriété des Idhabalène et des négociations qu'entreprennent les parents du marié avec eux. Mais généralement on les engage à 3 millions de centimes ou bien 4 millions au grand max », révèle Hamid de Cheraioua, un fan invétéré d'Idhabalène. « En plus des frais des jours de fête, il faut comptabiliser ce qu'achète le jeune marié pour la mariée. En plus de la parure en or et des vêtements, il doit acheter une chambre à coucher. Si on fait les comptes on dépasse largement la barre des 70 millions. C'est vous dire la cherté du mariage de nos jours », conclut Mohand de Cheraioua.
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Posté Le : 30/08/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amirouche Lebbal
Source : www.horizons-dz.com