Algérie

Les Fennecs perdent un chef de meute, selon la FIFA Décès de Kermali


Le football algérien est en deuil depuis la disparition de Abdelhamid Kermali le samedi 13 avril 2013. Surnommé le Cheikh, l'ancien joueur et entraîneur est décédé des suites d'une longue maladie à son domicile de Sétif, où il avait vu le jour 82 ans auparavant. L'Algérie ne le sait pas encore, mais le 24 avril 1931 venait au monde celui qui deviendra l'un des personnages les plus importants de son histoire sportive. Dès son plus jeune âge, le jeune Kermali tombe amoureux du football au point de quitter l'école pour se concentrer sur une passion qui occupe ses jours et ses nuits. «J'utilisais le ballon et les souliers comme oreiller lorsque je me couchais la nuit», aimait-il à rappeler à l'évocation de son enfance. A 17 ans, il intègre l'USM Sétif et fait ses débuts en 1948 face à l'AS Bône avec un doublé.
La carrière du jeune attaquant est lancée et ses accélérations, sa technique et ses exploits sur le flanc droit commencent à résonner hors des murs de la ville. Il accepte donc un contrat avec l'USM Alger, mais oublie trop vite ses obligations avec Sétif. Ce double engagement lui vaut deux années de suspension et quelques autres de chômage, qui n'entament cependant ni son talent, ni sa réputation.
Kemali s'envole pour la France en 1952, où il portera successivement les couleurs de Mulhouse, Cannes et l'Olympique lyonnais. Atteint par le mal du pays et l'amour de la patrie, il quitte la France pour former, en compagnie de Mustapha Zitouni, Rachid Mekhloufi, Saïd Brahimi et autres Ahmed Oudjani et Amar Rouaï l'équipe du Front de Libération Nationale, surnommée le «onze de l'indépendance», dont le but était de servir la cause indépendantiste algérienne à travers des matches de football. Après l'indépendance en 1962, il retrouve le maillot de «son» USM Sétif, qu'il portera pendant cinq saisons, avant de rejoindre la maison d'en face, l'Entente Sportive de Sétif, pour y être entraîneur-joueur.
Les larmes du bonheur
C'est le début d'une riche seconde carrière qu'il débute de manière innovante en introduisant pour la première fois le 4-3-3 dans le pays. Diplomate et fin tacticien, il se fait un nom sur les bancs nord-africains, notamment au MC Alger, avec qui il décroche la Coupe en 1971 et le championnat en 1972 ou à l'AS Marsa en Tunisie, et Al Ittihad en Libye.
«Cheikh Kermali restera l'un des meilleurs, si ce n'est le meilleur avec lequel j'ai eu à travailler», témoigne aujourd'hui Mohamed Djouad, ex-président du Mouloudia Club d'Alger. «Je ne peux occulter les qualités de l'homme d'abord, car il a été pour moi un grand monsieur, fin communicateur, perspicace et pondéré.»
Deux décennies de succès sur les bancs lui ouvrent les portes de l'équipe nationale en 1990, l'année où la Coupe d'Afrique des Nations de la CAF est organisée par l'Algérie.
Il ne manquera pas ce rendez-vous en menant les Fennecs à la victoire finale, la première de leur histoire, grâce à un but de Chérif Oudjani, le fils de son ami et ancien coéquipier Ahmed Oudjani, en finale face au Nigeria devant 100 000 spectateurs déchaînés. Tout le peuple algérien explose de joie pendant que Kermali, qui gagne ce jour-là le surnom de «Cheikh», laisse couler des larmes de joie. Celles-ci ont marqué tout un pays qui, aujourd'hui, laisse couler les siennes pour pleurer la disparition de son enfant chéri.
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