Algérie

Les femmes s'en mêlent



La 11ème édition du Festival culturel national de la musique et danse diwanes a été marquée par la présence de femmes qui dirigent et gèrent une troupe de musiciens de ce genre musical et chorégraphique traditionnel. Les rites sacrés ou profanes du diwane, qui sont historiquement dominés par les hommes, voient ces derniers temps la participation très active de femmes, comme c'est le cas de Ikram Layachi, présidente de l'association locale «Rahik» pour les activités d'échanges de jeunes, créée en 2017 à Béchar. Cette jeune originaire de Béchar est la seule et unique femme qui dirige un groupe de jeunes musiciens diwane, à savoir la troupe «Ahl diwane» de Béchar, qui a remporté la 2ème place du 11ème Festival diwane (Béchar, 2-5 juillet) et ce pour sa première participation à cet événement artistique national. «Le diwane fait partie de ma culture traditionnelle et musicale, c'est pour cela que j'ai créé, avec la contribution du jeune maâlem Kourougli Mohamed Abdelkader, la troupe Ahl Diwane, et ce comme contribution à la valorisation de notre patrimoine culturel», a-t-elle confié.«Jadis, les femmes participaient à des tâches bien précises aux rites sacrés et profanes du diwane, mais maintenant les choses changent et les impératifs de la scène exigent énormément d'efforts pour mettre en place les représentations musicales et chorégraphiques du diwane, et j'ai pris sur mon compte de la faire pour que nous puissions faire sortir cette expression artistique de ses lieux et espaces sacrés et la mettre en évidence sur la scène artistique, à l'instar du festival diwane de Béchar», a souligné Ikram Layachi, qui dirige aussi le groupe «Hadra femmes, dans le but de préserver et pérenniser les traditions culturelles de la Saoura». «S'impliquer dans les performances artistiques d'un ensemble de musiciens diwane, reste malgré tout une exception et un défi que nous allons relever au cours de notre prochaine participation aux représentations du prochain festival international de la musique et danse diwanes d'Alger», estime la présidente de l'association «Rahik».
Ikram Layachi, qui exerçait auparavant dans le secteur de la jeunesse et des sports, compte à travers son association contribuer à l'émergence d'une nouvelle génération de musiciens et danseurs diwane dans le but de «permettre à cette pratique artistique de dépasser le contexte national et être diffusée et vulgarisée davantage à l'étranger et faire connaître les différentes facettes des cultures et expressions artistiques populaires et traditionnelles algériennes», a-t-elle soutenu. Les huit membres de «Ahl Diwane», qui ont fait sensation et mérité la deuxième place du volet compétition de la 11e édition du Festival diwane, sont des jeunes qui ont été bercés dans la culture diwane et qui méritent toute l'attention que leur porte notre association et par moi-même, car je m'occupe de toute la logistique et les tenues de scènes spécifiques au diwane dans le respect des couleurs du diwane», a-t-elle ajouté. La présence de cette femme à la tête de cette troupe de diwane est un signe avant-coureur ou une petite révolution dans les pratiques diwane, qui commencent réellement à s'adapter aux nouvelles réalités culturelles et artistique du pays, de même qu'une réelle participation des femmes au fait culturel et à la préservation d'un pan du patrimoine musical local et national, selon plusieurs participants au festival diwane de Béchar.
Comme la diva du diwane Hasna El-Bécharia, Nora Gnawas et les femmes musiciennes de la troupe «Wasfan de Constantine», Ikram Layachi est considérée comme un exemple concret de la contribution des femmes algériennes à la préservation, la transmission des cultures et pratiques artistiques ancestrales, ont-ils ajouté. Les troupes «Noujoum Saoura», «Ahl Diwane» de Béchar et celle «Houda de Tlemcen», ont été les trois lauréats du concours du 11ème Festival national de la musique et danse diwanes.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)