En Algérie, le secteur agricole absorbe un cinquième de la population active, selon le rapport Méditerra 2012 qui souligne que «l'agriculture reste le principal pourvoyeur d'emplois et occupe une place centrale dans les sociétés rurales». Cependant, le travail informel conserve une grande importance, en jouant un rôle de stabilisateur économique.
Ainsi, «les emplois agricoles représentent en moyenne 80% des activités rurales et encore une part très significative de la population active totale des pays d'Afrique du Nord (20% en Tunisie, 21% en Algérie et 25% en Egypte contre moins de 5% en France, Italie et Espagne), même si elle reste inférieure à la moyenne mondiale (40%). Toutefois, ce n'est pas forcément réjouissant si l'agriculture est quasi-exclusive en matière d'offre d'emploi dans le milieu rural, car, selon le même document, «la forte proportion d'emplois agricoles en milieu rural s'explique par une diversification encore limitée, faute de réussir à attirer les activités industrielles et les services qui pourraient s'y développer.» L'Algérie n'est pas moins touchée par ce handicap sachant que les zones rurales accusent d'énormes retards en termes de viabilisation et de développement d'activités autres qu'agricoles.
Jusqu'à 30 000 enfants au travail
En revanche, le constat du rapport Méditerra 2012 relevant que le soutien à l'agriculture dans la rive sud est généralement faible semble contraster avec le cas de l'Algérie où plusieurs formules de subvention et d'appui à l'agriculture se développent depuis au moins une décennie, notamment à la faveur de la mise en œuvre du PNDA en 2001 et de la politique du Renouveau agricole et rural en 2009. Par ailleurs, l'autre indice qu'il y a lieu de mettre en avant est la proportion importante de la femme dans la population active agricole dans la région méditerranéenne. En Algérie, la proportion des femmes dans la population active travaillant dans l'agriculture en 2010 a été de 32,9%.
Par contre, le phénomène du travail des enfants et leur exploitation se présentent comme le revers de la médaille. Il est noté à cet effet dans le rapport Méditerra 2012 : «L'implication d'enfants dans les travaux de la vie active est une réalité commune dans les pays méditerranéens du Sud et de l'Est, ce en dépit de leurs engagements internationaux. L'Organisation internationale du travail (OIT) signale ainsi des taux de participation allant de 2 à 11% selon les pays (pour la tranche d'âge 5-14 ans). On comptabilise 250 à 300.000 enfants au travail en Algérie. 28% de ces enfants travaillent loin de leurs familles, 53% indiquent qu'ils le font pour aider leurs familles, 75% que l'argent est donné à leurs parents.
En Egypte, selon la Banque mondiale, la part des enfants dans la force de travail aurait régressé de 12 à 8% entre 1990 et 2002 ; ils seraient encore 1,6 million en 2010. La grande majorité d'entre eux (68%) travaillerait dans les champs en zones rurales».        Â
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Posté Le : 12/03/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : Mohamed Naili
Source : www.elwatan.com