Les femmes plus touchées par la dépression

Les femmes seraient plus vulnérables à la dépression nerveuse, du fait d'un «héritage spécifique» étroitement lié à leur condition. Selon le Dr Boudarene, psychiatre, la femme est, «de par sa biologie, plus particulièrement exposée à la dépression - par exemple durant la grossesse ou après l'accouchement - mais elle est aussi exposée à ce type de troubles par la vulnérabilité que lui confère son statut social».Le fait est, d'après notre interlocuteur, que la femme algérienne aspire aujourd'hui à avoir une vraie place et un vrai rôle dans la société, égal à celui de l'homme. Un désir légitime, qui est cependant contrarié par une société qui fait d'elle, selon les propos du psychiatre, «une mineure et qui confine implicitement son rôle à la vie domestique».«Une situation, explique-t-il, qui n'est pas sans répercussion sur son équilibre psychique. Elle doit prouver qu'elle est capable, comme son collègue masculin, de mener une activité professionnelle mais elle doit aussi ??tenir son foyer'' de façon irréprochable. Une pression constante qui nécessite des efforts soutenus et qui peut conduire à l'épuisement».Une accumulation d'éléments stressants serait à l'origine de la crise de nerfs que vivent les femmes dépressives dans notre pays. Le thérapeute va encore plus loin dans son analyse, affirmant que la société algérienne, qu'il qualifie de «machiste», autoriserait les humiliations faites aux femmes qui travaillent.«Ces dernières - qui sont quelques fois considérées, par leurs collègues masculins, comme des objets sexuels -, dit-il, sont victimes de harcèlement moral et/ou sexuel. Des agissements qu'elles subissent en silence pour ne pas susciter la critique et l'opprobre de la société. Une situation éminemment traumatisante qui accentue la vulnérabilité à la dépression de cette frange de la population».