Algérie

Les femmes palestiniennes font leur cinéma LE RESEAU DE FEMMES CINEASTES PALESTINIENNES SHASHAT AU FICA



Les femmes palestiniennes font leur cinéma                                    LE RESEAU DE FEMMES CINEASTES PALESTINIENNES SHASHAT AU FICA
Des petits bijoux cinématographiques entre fictions, documentaires et docufictions, réalisés par des cinéastes palestiniennes formées et assistées par le réseau Shashat ont été projetés lundi à Ibn Zeydoun.
Enfance ballottée, victime de la bêtise des hommes, la femme dans la société arabe et a fortiori palestinienne et enfin les abjectes sévices dont fait l'objet la société palestinienne, sont les quelques sujets traités dans les six courts métrages présentés lundi dernier à la salle Ibn Zeydoun dans le cadre du Festival du film engagé d'Alger.
Des productions cinématographiques du réseau de femmes cinéastes palestiniennes ' 'Shashat ' ' (écrans) auxquels le Fica a tenu à rendre hommage au formidable travail que font ces femmes cinéastes dans un pays miné par la guerre d'occupation. Invité d'honneur cette année, la Palestine a beaucoup ému.
Après les films de Michel Khelifi ce sont des petits bijoux cinématographiques entre fictions, documentaires et docufictions, réalisés par des cinéastes palestiniennes formées et assistées par le réseau Shashat qui ont été présentés au public très divers et très curieux. Le court métrage documentaire If they take it (s'ils l'ont pris) de Liali Killani, dernier de la sélection a mis en valeur le courage et la détermination de cette grand mère palestinienne qui tient à défendre sa maison et ses terres. «On peut m'enlever un olivier, j'en planterai d'autres par milliers!» soutient-elle. Située en Zone C sous contrôle de l'armée israélienne, la maison et ses occupants n'ont cessé de subir les attaques de l'armée et de civils israéliens depuis plus de 30 ans.
Le point fort de ce film, ce sont ces images d'une attaque ciblant la maison et les plantations d'oliviers avoisinantes qui font la force de ce film, en plus des témoignages. Le docufiction On air de la réalisatrice Ghada Terawi est des plus inventifs, car dénonçant l'absurdité de la guerre au Proche-Orient par l'absurde. La réalisatrice a rassemblé d'abord des images d'archives de chaînes documentaires pour présenter à l'écran le scénario de l'unification de la Palestine et d'Israël sous la même bannière tout en mettant en scène l'élection présidentielle à laquelle se présentaient le défunt leader palestinien Yasser Arafat et Ariel Sharon, ancien Premier ministre israélien. Chapeau bas l'artiste! Sublime mise en scène qui traduit les rêves de ce peuple brisé, mais éternellement debout. Les quatre autres oeuvres sont des courts métrages de fiction parfois drôles ou tristes. Amusant tels le boycott de produits israéliens dans Fruty dreams (rêves fruités) de Laïla Abbas. Dans Forgotten flowers (fleurs oubliées) Salam Kanaân, elle, aborde le sujet des mariages arrangés ou peut-être le mariage précoce chez les jeune filles quand celles-ci ne sont pas tout à fait mûres.
Notons qu'au moment où se tient cette deuxième édition du Festival du Film d'Alger, la huitième édition, du Festival du film féminin Shashat en Palestine se poursuit en ce moment à Ramallah et en divers endroits de la Cisjordanie et de la bande de Ghaza. Inauguré le 21 septembre, il s'achèvera le 15 décembre, ce qui fait de ce Festival, comme déclarent ses organisatrices et organisateurs le «plus long Festival du film féminin du Monde arabe».. Créé pour promouvoir le talent des réalisatrices palestiniennes, le festival s'appuie sur le réseau Sashat, fondation qui oeuvre à cet effet tout au long de l'année avec une organisation remarquable et un engagement admirable. Le réseau Sashat a, notamment monté un projet ambitieux de deux années, nommé I am a woman from Palestine et a réussi à le faire financer par diverses institutions et fondations internationales. Les productions cinématographiques produites dans ce cadre sont programmées régulièrement dans le cadre du Festival. Alia Arasoughly, directrice du projet et coordinatrice de Shashat, affirme: «Chaque année, je suis impressionnée par les histoires que ces réalisatrices racontent dans leurs films.
Qui plus est, pour la présente édition, les productions se révèlent de très haute qualité. Les films présentés pour cette édition du festival du film féminin de Shashat nous emmènent dans des sphères intimes et des mondes de joie, nous montrent la résistance et les traumatismes des femmes de Palestine. Avec des activités à la fois en Cisjordanie et dans la bande de Ghaza, le Festival construit des ponts par delà les frontières géographiques et politiques grâce à sa vision cinématographique commune». Notons que ce n'est pas la première fois que le réseau Shasaht est honoré en Algérie. Et ce n'est pas fini, car d'autres films sont prévus en ce sens dans le cadre du Festival d'Oran du film arabe.
Un hommage bien mérité et surtout crédible et utile qui permettra de mettra en lumière les productions de ces femmes professionnelles qui oeuvrent dans un métier pas si facile dans un contexte des plus difficiles. Un double honneur lui revient donc.


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