Algérie

«Les femmes ont le droit de s'impliquer dans la vie publique»


- Comment vous àªtes-vous initiée à  la défense de la cause féminine en Algérie '
Nous avons constaté une difficulté pour les femmes de s'intégrer pleinement dans le travail associatif et d'avoir la possibilité de gérer elles-mêmes les activités mises en place par les associations, partis politiques ou syndicats auxquels elles appartiennent. Notre travail consiste à  élaborer un programme dédié à  toutes les femmes pour renforcer leur capacité à  s'impliquer dans la société civile. Ce programme porte sur quatre axes principaux. Le premier est une réflexion sur l'état des lieux du mouvement féminin en Algérie à  travers laquelle nous voulons défendre les droits de la femme algérienne dans les lois nationales et les conventions internationales ratifiées par notre pays. Les trois autres séminaires portent sur les droits sociaux économiques des Algériennes, leur présence dans les institutions, et enfin la relation de l'élu avec la société civile et la bonne gouvernance locale.
- Vous àªtes à  Alger dans le cadre d'un projet de formation. De quoi s'agit-il exactement '
Le projet, intitulé «Formation des femmes leaders et renforcement de la capacité des femmes dans la vie publique» est un ensemble de formations et de séminaires qui se déroulent dans plusieurs wilayas du pays pour renforcer la  capacité des femmes engagées dans les organisations de la société civile. Nous avons commencé nos activités en mai 2011 et le projet durera jusqu'au 31 mars 2013.
Nous avons déjà été à  Tizi Ouzou, Oran et Alger où nous avons pu réaliser notre projet de formation. Ghardaïa, Blida, El Oued, Tlemcen, Batna, Constantine, Annaba et Béjaïa seront nos prochaines destinations, en collaboration avec le Fonds des Nations unies pour la démocratie (FNUD).
Des partenaires participent à  l'aboutissement de ce projet dont la fondation allemande Friedrich Ebert qui est sur tous les programmes. D'autres partenaires associatifs nous ont rejoints à  travers le territoire national : les associations Femmes algériennes revendiquent leurs droits (FARD), Petit lecteur d'Oran, Djazaïrouna de Blida, Ikram et Femmes en communication de Annaba, l'association Tadj et Anouar Souf d'El Oued et enfin Espoir de Tlemcen.
Les inscriptions sont ouvertes à  toutes les femmes, membres d'association, de parti politique ou de syndicat. Elles peuvent venir participer aux formations, les portes leur sont grand ouvertes. Elles peuvent s'exprimer et bénéficier d'avis de consultants algériens et étrangers auxquels nous faisons appel pour assurer les modules inclus dans la formation.
- Quelles sont les difficultés qui peuvent entraver la mise en application de ce projet '
La plus grande difficulté à  laquelle nous faisons face – depuis toujours – reste l'incompréhension du milieu associatif. L'environnement dans lequel nous évoluons a du mal à  croire à  une initiative visant à  soutenir les femmes dans leur combat.
On a du mal à  croire en la capacité des femmes de s'impliquer dans la vie publique et de jouer leur rôle dans la promotion de la société civile. Des préjugés dont témoignent les récits de femmes ayant été victimes de ces idées reçues. Il nous arrive aussi d'avoir des difficultés par rapport au financement, mais on ne baisse jamais les bras. Nous cherchons toujours de nouveaux moyens, par le biais de partenaires ou de sponsorings, pour certaines activités.
- Etes-vous satisfaites du résultat obtenu jusque-là '
Oui. Ma grande satisfaction réside dans le fait que les femmes participent, puissent s'approprier l'idée du projet et saisir le message. On espère toutefois impliquer 20% de femmes et je suis optimiste. L'avenir nous le révélera, nous allons peut-être aller au-delà des 20%.
- Quels sont vos projets '
Dans un futur proche, nous allons poursuivre notre programme de formation. Nous avons rendez-vous à  Tizi Ouzou demain et après-demain et les 29 et 30 septembre à  Oran. La suite du cycle reprendra à  partir de la première semaine de septembre. D'un côté, nous visons à  renforcer les associations pour que celles-ci puissent travailler en réseau et prouver leur efficacité.
D'un autre côté, il est aussi question de se focaliser sur de la formation de réseaux d'associations travaillant sur les mêmes thématiques, particulièrement celles qui militent contre la violence à  l'égard des femmes et pour l'accès équitable aux droits économiques pour les femmes.
 
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