Algérie

«Les femmes majoritaires en tant qu'adhérentes et absentes en tant que syndicalistes»



«Les femmes majoritaires en tant qu'adhérentes et absentes en tant que syndicalistes»
-Elles représentent plus de 42 % du corps de la magistrature, pourtant elles sont quasiment absentes du conseil et du bureau du SNM (Syndicat national des magistrats). Pourquoi 'Effectivement, elles représentent une grande partie de la magistrature et sont appelées à devenir encore plus nombreuses, mais elles restent peu nombreuses en tant que responsables au niveau du syndicat, parce que souvent elles refusent ce genre de responsabilité. Actuellement, elles ne sont pas présentes au niveau du bureau et seulement deux sont membres du conseil national..-Pourtant elles sont très nombreuses en tant qu'adhérentes'je dirais qu'elles sont plus nombreuses que les hommes en tant qu'adhérentes, et surtout en tant que voix lors des élections. Mais, elles refusent de se porter candidates. En 2006, nous avons lancé une initiative pour les encourager à venir dans les instances dirigeantes du syndicat, en leur proposant de constituer une cellule de magistrates qui parleront au nom de leurs cons'urs. Elles ont refusée?-N'est-ce pas une ségrégation que de les séparer de leurs collègues hommes 'Non pas du tout. Le même principe est consacré par le système de quota, prévu par la constitution pour les mandats électifs. En fait, notre but était de les encourager à être plus présentes dans les structures du SNM. Mais cela n'a pas marché. Mon souhait le plus profond est de voir ces nombreuses magistrates siéger en force au sein du conseil, du bureau national et pourquoi pas, en tant que présidentes du syndicat. Elles sont plus qualifiées que beaucoup de magistrats?-Cette invisibilité est également constatée au niveau des postes de responsabilité au sein de la magistrature. Pourquoi selon vous plus on monte dans la hiérarchie moins on voit de femmes 'Des avancées considérables ont été constatées ces dernières années. De nombreux postes jusque là réservés aux hommes sont occupés par des femmes. Nous faisons l'exception dans le monde arabo-musulman et africain. Il y a des femmes présidentes de cours, de tribunaux, procureurs généraux adjoints, présidentes du Conseil d'Etat, de chambres etc. Mais sachez qu'il y a une différence entre le travail de parquet et celui du magistrat de siège. Une grande majorité des magistrates préfèrent être juge du siège que d'assumer un poste de responsabilité de présidente de cour qui risque d'être incompatible avec ses obligations familiales. Elle est également Commissaire d'Etat, qui joue le même rôle que le procureur général au sein du Conseil d'Etat-Mais elle n'est jamais promue en tant que procureur général'peut être parce qu'il s'agit d'une fonction très difficile. Mais à l'avenir, cela viendra puisqu'elle occupe bien le poste de procureur général adjoint. Il y a quelques années, il n'y a jamais eu de femme présidente de cour. Aujourd'hui, elles sont cinq sur 38. C'est un début que beaucoup qualifient de réussite parce qu'elles font un travail exceptionnel. Ce sont des magistrates d'une compétence remarquable. Elles font l'exception même par rapport à nos voisins.-Si ce n'est ni les lois, ni les compétences qui bloquent la promotion des magistrates, qu'est-ce qui les laissent invisibles 'Ce sont peut être les mentalités qu'il faudra changer. Pas seulement des hommes mais aussi des femmes, qui refusent d'être promues. A La cour d'Alger, j'ai eu à côtoyer des magistrates d'une grande probité, d'un grand professionnalisme et surtout d'un engagement exceptionnel. Elles ont des principes aussi solides que la pierre. Elles ne connaissent pas la culture du retournement de la verste, au grès des ministres qui passent, comme cela est le cas pour bon nombre de leurs collègues hommes. Mon souhait le plus profond est de les voir un jour, au plus haut sommet de la hiérarchie, que ce soit dans la magistrature, en tant que chefs de cours, y compris procureurs généraux et présidentes de la cour suprême.




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