Algérie

Les femmes, la jeunesse, le coton


Nous sommes venus défendre notre coton et lutter contre les subventions » payées aux cotonculteurs en Occident, notamment aux Etats-Unis, a souligné, d'un air engagé, Aly Coulibaly, un paysan producteur de coton. « Le coton, c'est notre vie, et nous allons le défendre, même s'il faut y perdre notre vie », a-t-il affirmé à l'agence Inter Press (IPS). Coulibaly et ses camarades font partie des délégations paysannes qui sont venues de l'intérieur pour participer au forum. Il a, par ailleurs, indiqué à IPS que les discours ne les emballaient plus : « Nous sommes venus marcher et démontrer aux grands du monde, notamment aux Américains, que leur politique est injuste et que leurs décisions mettent en péril la vie des millions de personnes. » Le Mali est l'un des 18 pays les plus pauvres du monde. Plus de 60% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Plusieurs régions ont été touchées en 2005 par une pénurie alimentaire en raison d'une sécheresse et d'une invasion de criquets, fin 2004. Depuis quelques années, l'or est devenu, bien avant le coton, la première source de devises. Officiellement, l'or a représenté, en 2004, près de 68% des recettes d'exportation, contre moins de 25% pour le coton. Le Mali est le troisième pays africain producteur de métal jaune, après l'Afrique du Sud et le Ghana. Le coton fait vivre un quart de la population. Le Mali a bénéficié, en juin 2005, de l'annulation de sa dette par le G8. Pour leur part, les femmes maliennes, à travers la Coordination des associations et organisations non gouvernementales féminines du Mali (CAFO) - un collectif de près de 500 associations et ONG - ne veulent pas rester en marge. La secrétaire exécutive de la CAFO, Traoré Oumou Touré, a déclaré à IPS : « Au Mali, nous représentons plus de 52% de la population, et pourtant, nous sommes marginalisées, sous représentées et non impliquées. Pourtant, tous les actes que les hommes prennent sur le plan familial, social et même politique nous concernent et nous affectent. » « Nous avons demandé à nos militantes de s'inscrire dans toutes les thématiques. L'enjeu pour nous, c'est une plus grande participation des femmes dans cette lutte. Et surtout démontrer que la femme doit être actrice et non soumise à toutes les questions qui concernent la marche du monde », a ajouté Traoré Oumou Touré. De leur côté, les jeunes s'activent pour faire entendre leur voix. Pour le porte-parole de la jeunesse au forum, Souley Ibrahim, les débats doivent prendre en compte les questions soulevées par des jeunes. Ibrahim estime que la jeunesse malienne et africaine est très sous représentée au sein des instances de prise de décision au niveau politique comme dans les forums. « C'est pourquoi nous allons organiser, en marge du forum, un camp de la jeunesse. Ce camp porte le nom de l'ancien président burkinabé, Thomas Sankara, considéré comme un vrai révolutionnaire et un icone par la jeunesse africaine », révèle-t-il à IPS. Selon lui, la nouveauté, c'est que le Camp international de la jeunesse Thomas Sankara ne se situe pas dans la tradition d'un camp voué aux activités classiques : reboisement, assainissement, etc. « Ce camp innove en ce qu'il accorde une large place aux débats d'idées, à travers la tenue d'un ''forum de la jeunesse mondiale'', qui vise à donner la parole aux jeunes », a expliqué Ibrahim.
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