Des femmes entrepreneures présentes au Forum international de la femme ont soulevé hier une série de problèmes qui font obstacle au développement des entreprises montées par des femmes. L'une des difficultés majeures posées par certaines d'entre elles est que les banques ne jouent pas le jeu, estimant à tort que les femmes élaborent souvent de petits projets à risques élevés et dont le financement peut parfois faire plus de tort que de bien.Pour Mme Belmechri Dickra, consultante en business, le système bancaire est encore très archaïque, ne répondant pas aux attentes des femmes qui souhaitent entrer dans le monde de l'entrepreneuriat. Elle se félicite, toutefois, de la décision du gouvernement (annoncée, il y a quelques jours) d'envisager d'ouvrir le capital des banques. Elle a, par ailleurs, souligné que la plus grande efficacité est obtenue dans le développement de l'entreprise quand les pouvoirs publics s'impliquent à nos côtés pour garantir la pérennité de nos investissements. Pour sa part, Chouk Najba, entrepreneure tunisienne, a fait savoir que beaucoup de choses ont changé dans le monde de l'entrepreneuriat dans son pays et que les problèmes sont moins compliqués dans certains secteurs où la femme est présente.
En Tunisie, rapporte-t-elle, il existe des fonds d'investissement qui aident les femmes entrepreneures à lancer leurs projets. De plus, a-t-elle ajouté, une banque publique spécialisée offre des crédits à des taux d'intérêt raisonnables et possède une grande expertise dans le domaine de la petite et moyenne entreprises. Mettant sa casquette de présidente d'une association d'expertes comptables, Chouk Najba a expliqué que, dans le cadre des échanges d'expériences, elle a développé des relations partenariales avec des femmes algériennes au profit de l'entreprise et qu'il y a des échanges d'idées sur la meilleure manière de faire face aux difficultés rencontrées et de relever les défis. De son côté, Najia Gharbi, directrice générale de la Caisse tunisienne de dépôt, a expliqué que l'institution qu'elle dirige a pour mission de soutenir les initiatives des femmes entrepreneures en apportant de manière directe ou indirecte conseils et financement.
Selon elle, la Caisse peut apporter des financements indirects via des fonds d'investissements, notant que la Caisse de dépôt dispose de prises de participations dans deux fonds d'investissement régionaux. Elle a, par ailleurs, proposé que l'Algérie mette en place une Caisse de dépôt pour dynamiser l'écosystème. Quant à Meriem Kouissi, dirigeante d'un bureau d'études, elle a estimé que la situation de l'entrepreneuriat au féminin en Algérie s'apparente plus au verre à moitié vide qu'au verre à moitié plein, avec des problèmes qui persistent. Meriem Kouissi a suivi des études supérieures en Algérie, avant d'aller faire des études très poussées en Europe.
Elle a affirmé que l'accès au crédit, par exemple, n'est pas chose évidente dans le pays, expliquant : "La femme met au point un projet intéressant dans un domaine d'importance majeure, mais le banquier ne croit pas en ce projet." Meriem Kouissi a formulé une recommandation relative à la mise en place d'une plateforme sécurisée qui fournisse de l'information sur la façon de régler les problèmes qui se posent. "Cela, a-t-elle poursuivi, devrait nous permettre de nous affranchir des contraintes d'ordre bureaucratique."
Youcef Salami
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Posté Le : 13/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Youcef SALAMI
Source : www.liberte-algerie.com