Algérie

Les femmes en campagne contre le harcèlement



Une campagne nationale contre le harcèlement sexuel vient d'être lancée par la Commission nationale des femmes travailleuses (CNFT) de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Selon la présidente de la CNFT, Mme Soumia Salhi, citée par l'APS, l'objectif de cette campagne est d'arriver à faire introduire dans le code pénal un texte qui protège le témoin qui n'est pas protégé par la loi en vigueur.

Outre la CNFT/UGTA, plusieurs associations participent à la campagne à l'instar de Djazairouna, réseau Wassila, RAFD, Bnet Fatma Nsoumer, SOS Femmes en détresse et le centre d'Alger de la Fédération internationale des journalistes (FIJ). Dans une déclaration en marge des travaux de l'atelier « leadership syndical au féminin », Mme Salhi a rappelé que c'est grâce à la campagne du CNFT contre le harcèlement sexuel de 2003 que l'article 341 bis du code pénal amendé a été introduit, mais, dira-t-elle, cet article s'avère insuffisant puisque même s'il permet de saisir la justice, il ne protège pas réellement les victimes. La responsable syndicale a indiqué à ce titre que, dans le texte de loi, le harcèlement sexuel doit être prouvé, relevant que par crainte de condamner injustement les harceleurs, la loi se retourne parfois contre les victimes. « La victime ne peut prouver ce qui est commis dans le secret », a-t-elle souligné estimant que « seule la prise en compte des conséquences du harcèlement sur les plans professionnel, médical et moral des victimes peut donner une appréciation juste des faits ». La même responsable a tenu à signaler que le silence des victimes encourage les harceleurs et qu'il est impératif de briser les tabous du silence.

«Toute la société doit s'impliquer pour dénoncer ce qui est difficile à prouver », a-t-elle déclaré. Mme Salhi a, d'autre part, relevé que le harcèlement sexuel n'est pas une tentative de séduction mais une volonté d'humiliation, et le harceleur abuse de son autorité et de son pouvoir de chef. « Le harcèlement en milieu professionnel, qu'il soit sexuel ou moral, est un véritable fléau ...», a dit Mme Salhi.

Tout en signalant que cette campagne est ouverte à tous ceux qui se sentent concernés par le combat pour la dignité, Mme Salhi a tenu à souligner que les textes de lois et les législations en rapport avec le travail sont égalitaires, mais que les pratiques et mentalités sociales «engendrent une ségrégation et une discrimination sur les lieux de travail».

Revenant sur l'historique de la Commission nationale des femmes travailleuses, Mme Salhi a rappelé que c'est grâce à cette commission que le taux de présence des femmes au sein de l'UGTA s'est nettement amélioré. La responsable syndicale a indiqué, à ce titre, que « de 8 femmes déléguées au congrès national en l'an 2000, nous sommes passées à 52 femmes ayant participé au congrès national qui s'est tenu en mars de l'année en cours ». Elle a estimé que cette amélioration est, aussi, le résultat du militantisme de la femme syndicaliste et, en particulier, au travail de la CNFT, citant comme exemple la campagne « Les femmes pour les syndicats, les syndicats pour les femmes », que la commission a menée pour, notamment, favoriser la syndicalisation des femmes, en prenant en charge leurs préoccupations spécifiques.




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