Les femmes de ménage de l'Université d'Alger en grève : Les étudiants écoeurés par l'insalubrité

L'université d'Alger souffre depuis quelque temps de l'insalubrité de ses lieux d'aisance. Les raisons ' Le personnel chargé de l'hygiène est en grève. Et cela dure depuis trois mois. Selon un agent de sécurité de l'université, les femmes de ménage n'ont pas tperçu leurs salaires depuis plus de trois mois.Selon le même agent, l'entreprise qui les emploie n'a pas honoré ses engagements. «Il s'agit d'une entreprise d'hygiène privée installée à  Blida», précise-t-il. Conséquences : les femmes de ménage se rendent quotidiennement à  l'université sans effectuer la moindre tâche. Elles réclament leurs droits, leurs honoraires. Mères de famille pour la plupart, ces femmes ne savent plus à  quel saint se vouer. «Comment allons-nous subvenir aux besoins de nos en-fants '», s'interroge une employée âgée de 55 ans. De leur côté, les étudiants sont dégoûtés. Depuis le début de cette grève, l'hygiène ne cesse de se détériorer. «Les sanitaires sont infects», témoigne Ahmed étudiant en chirurgie dentaire. D'ailleurs, c'est ce qui est à  l'origine des odeurs nauséabondes qui se propagent dans les couloirs. Quant à  l'entrée du réfectoire, Linda, une étudiante, ne veut même pas en entendre parler. Le service est répugnant, le matériel et les ustensiles utilisés encore plus. «Et le sous-sol est devenu une véritable porcherie», affirme-t-elle. Alors pour se soulager, les étudiants sont obligés de se débrouiller. Certains d'entre eux racontent que leurs collègues garçons urinent dans des bouteilles en plastique qu'ils abandonnent à  l'intérieur de l'établissement universitaire. Quant aux filles, elles profitent de la pause-déjeuner pour investir les sanitaires des restaurants alentour.