Considérée pendant longtemps comme l'apanage des hommes, la
catégorie sociale et professionnelle des «cadres diplômés du
supérieur» est de plus en plus investie par les femmes en raison des
progrès de la scolarisation féminine[1]. L'exemple des femmes cadres
fonctionnaires est édifiant à ce sujet. La figure de la femme cadre
diplômée et active dans la fonction publique s'est progressivement
affirmée au cours de plusieurs décennies d'après l'indépendance en tant
que figure de réussite scolaire et sociale. Grâce aux certificats et aux
diplômes, une proportion significative de femmes et de jeunes filles ont
pu accéder à l'emploi et au fonctionnariat, ouvrant une brèche au sein
d'un système professionnel et social longtemps fermé pour les femmes.
Mais l'appropriation des certificats et des diplômes les plus élevés par
les femmes cadres ne permet pas toujours, comme le montrent les
données de notre enquête, une meilleure valorisation professionnelle. Un
réel décalage apparaît entre les femmes et les hommes cadres en
terme d'évolution de carrière au sein de la fonction publique et ceci en
dépit du statut administratif qui consacre le principe de l'égalité entre les
deux sexes.[2] Les raisons de ces décalages sont multiples:
discriminations, résistances psychosociales,
mauvaises conditions de
travail… Malgré leur consécration scolaire, les femmes cadres
diplômées qui ont fortement contribué à accroître la visibilité sociale de
la femme marocaine sont toujours en quête de reconnaissance socioprofessionnelle.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 14/11/2021
Posté par : einstein
Ecrit par : - Mellakh Kamal
Source : Les cahiers du CREAD Volume 21, Numéro 74, Pages 91-102