Les femmes au foyer s?insurgent

Alors que de nombreux fonctionnaires ont vu l?indemnité de salaire unique (femme au foyer), qui leur est versée mensuellement si leurs femmes ne travaillent pas, passer de 40 à 400 DA en 2005 puis à 800 DA à partir de décembre passé mais avec effet rétroactif à janvier 2007, une partie d?entre eux n?a pas été touchée par cette augmentation. Il s?agit de ceux qui ne perçoivent pas d?allocations familiales parce qu?ils n?ont pas d?enfants ou parce que les leurs ont dépassé 18 ou 21 ans et n?ouvrent donc plus droits à ces allocations. On les appelle, dans le jargon administratif, «marié sans enfants». Depuis la nuit des temps, et quand l?indemnité de salaire unique était fixée à 40 DA pour les femmes au foyer avec enfants, celles sans enfants n?avaient droit qu?à 5,50 DA. Même si cette discrimination était acceptée au début, nous nous retrouvons cette fois devant un anachronisme inexplicable, puisque malgré la multiplication par 10, puis par 20 dernièrement, de la valeur du salaire unique pour les femmes au foyer avec enfants, les sans enfants «valent toujours 5,50 DA», selon les propos d?une femme dont le mari s?est vu interdit de toute augmentation pour la simple raison que ses enfants ont grandi et n?ouvrent donc pas droits aux A.F. En effet, rien n?explique, d?un côté, que le salaire unique soit multiplié par 20 en deux ans pour une partie des fonctionnaires et pas pour l?autre partie et, de l?autre, que la femme dont les enfants ont grandi soit considérée comme sans enfants. D?ailleurs, même la femme sans enfants qui ne travaille pas devrait bénéficier de cet appoint qui n?est somme toute pas si important du point de vue finances, mais qui compte beaucoup pour elle, qui souffre déjà de ne pas avoir d?enfants et se voit doublement pénalisée par cette discrimination qui officialise en quelque sorte sa culpabilisation par la société, d?autant plus qu?elle n?a rien à voir dans son manque de conception d?enfants. Outre cela, nous apprenons que les entreprises publiques économiques (EPE), nos ex-sociétés nationales et autres offices, versent autant pour les unes que pour les autres, c?est-à-dire entre 900 et 1.200 DA, pour toutes les femmes au foyer. Devant cette sensation de laissées-pour-compte d?un système qui s?avère de plus en plus désuet, les femmes au foyer (sans enfants) veulent attirer l?attention des responsables, afin que cette omission soit corrigée et qu?elles soient considérées comme des femmes à part entière.