Le phénomène des «faux taxis » qui prolifèrent à une allure rapide à Constantine et dans son agglomération est en passe d'empoisonner sérieusement l'atmosphère au sein de la corporation des taxis urbains et de pervertir cette profession. «Jadis, le métier de taxi confère un certain prestige à ceux qui le pratiquent en soumettant le taxi à des obligations, à une tenue respectable envers lui-même et envers la clientèle. Aujourd'hui, toutes ces valeurs ont été perdues et le métier est maintenant ouvert à tous les vents et se trouve à la portée de tout venant », nous ont expliqué hier avec nostalgie d'anciens taxis.Aujourd'hui, en effet, ce créneau est investi par la fraude et des gens qui ne paient pas d'impôts, les frais de location de la licence pour la bonne raison qu'ils n'en possèdent pas, et encore moins de droits de stationnement. «Ces faux taxis, dont le nombre demeure insoupçonné, n'hésitent pas encore à défier tout contrôle administratif ou policier, ajoutent des membres du syndicat des taxis, en utilisant le même numéro de taxi pour deux véhicules différents, souvent de même marque, mais en prenant toutefois la précaution de faire travailleur les deux véhicules sur deux lignes distinctes et éloignées l'une de l'autre ». Les faux taxis ont envahi toutes les lignes urbaines et suburbaines. Nos interlocuteurs se sont montrés très indignés par le laisser-aller évident des secteurs concernés par l'organisation de cette profession auxquels ils reprochent de harceler, au contraire, les taxis réguliers en leur imposant des restrictions contraignantes. «Il est tout à fait bizarre que les contrôles et les sanctions exercées par les agents de la circulation ne visent que les taxies dûment habilités à l'exercice de la profession », ont reproché des membres de l'UNACT en affirmant que les faux taxis et autres fraudeurs de tous poils envahissent l'espace.D'autres avancent une explication plus rationnelle en pensant que le phénomène a trouvé un terrain favorable à son développement et ce à cause de plusieurs facteurs conjugués. En tête de ces facteurs, les carences en matière de transport urbain, la rareté des licences de taxis dévolues aux anciens moudjahidine et leurs ayants droit. « Si vous trouvez encore une licence libre, son titulaire vous demandera 8000 dinars pour la location mensuelle et vous exigera encore le versement d'avance de deux années de location ». Enfin, des connaisseurs en la matière se sont demandés pourquoi les autorités ne veulent pas prendre le taureau par les cornes en instaurant la licence administrative comme cela existe dans certaines wilayas. «Ainsi, pensent-ils, le phénomène de la fraude disparaîtra et avec lui l'anarchie actuelle».
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Posté Le : 07/01/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : A M
Source : www.lequotidien-oran.com