Le tribunal d'AnnabaUn important dispositif sécuritaire a été déployé autour du tribunal d'Annaba pour sécuriser le passage des faiseurs de troubles devant les instances juridiques.Hier mardi, les 23 faiseurs de troubles ont été déférés par-devant le magistrat instructeur relevant du tribunal d'Annaba, avons-nous constaté sur place. Les mis en cause dans les affrontements engagés dans la nuit du samedi à dimanche, entre les forces de l'ordre et les vendeurs de l'informel dans la rue Ibn Khaldoun, ex-rue Gambetta, retenus depuis la nuit du samedi en détention provisoire, sont accusés de troubles à l'ordre public, atteintes aux personnes et aux biens, avec des circonstances aggravantes, comme rapporté par une source judiciaire proche du dossier. Selon cette même source, l'usage d'un arsenal d'armes blanches prohibées, sabres, couteaux et barres de fer entre autres et les actes de vandalisme dont ont fait l'objet le siège du 4ème arrondissement et plusieurs véhicules de police sont autant de circonstances aggravantes pour les émeutiers a fait savoir notre source. S'agissant de la casse et le vol perpétré dans un magasin de vêtements pour hommes, situé sur le Cours de la Révolution, et selon les précisions fournies par les soins de nos sources «il s'agit d'actes prémédités et bien calculés», dira notre source. Et d'expliquer: «Ce sont des voyous au sein même des vendeurs de l'informel qui, saisissant l'occasion des affrontements entre les éléments des forces de l'ordre et certains d'entre eux, pour s'adonner au vol» «D'ailleurs, calculant bien leur acte, les voleurs ont vandalisé la caméra de télésurveillance de la banque centrale, placée dans l'optique du magasin volé», a précisé la même source. Tous ces éléments et bien d'autres aussi graves dont, les 23 éléments des services de sécurité blessés, avec l'un d'eux grièvement atteint, seront suffisants pour placer ces faiseurs de troubles sous mandat de dépôt. Par ailleurs, au moment où nous mettons sous presse, c'est toute la ville qui est en état d'alerte. En effet, pour parer à toute éventualité et tout dérapage inattendu, se sont des centaines d'éléments de BRB et BEI qui sont depuis les premières heures de cette journée ramadhanesque, déployés dans toute la ville d'Annaba, qui observe un climat tendu, avec un calme, le moins que l'on puisse dire de lui «très précaire». Il faut dire que la présentation des 23 impliqués dans ces échauffourées s'est passée dans le calme, puisque les éléments des forces de l'ordre, ont bouclé le périmètre du siège du tribunal, évitant tous attroupement, des familles, amis et alliés des mis en cause. Il demeure néanmoins que les habitants redoutent de nouveaux heurts, suite aux mesures juridiques qui, jusqu'à la rédaction de l'information n'ont pas encore été décidée par le magistrat instructeur. En effet, de nombreuses familles apostrophées sur la situation se disent indignées quant au devenir de cette ville très coquette. «Ce ne sont pas des gens de notre ville, nos jeunes sont issus de bonnes familles et bien éduqués», nous dira cette sexagénaire au regard déçu. Ce même regard est observé dans les yeux de plusieurs habitants qui, manifestement ahuris et stupéfiés par ce mouvement non pas de contestation, mais plutôt de cette loi imposée par une poignée de délinquants. En effet, ils sont ainsi qualifiés par les consommateurs, et les commerçants. «Ils font la loi et imposent leur commerce d'abord de produits chinois, impropres à la consommation. C'est un diktat que nul ne peut contester même pas l'Etat, encore moins les pouvoirs locaux», nous dira un commerçant de la rue Gambetta. Des propos similaires ont été lancés par plus d'un qui estime que l'Etat a perdu du terrain devant le commerce illicite. L'informel est devenu aujourd'hui, selon plusieurs citoyens, une gangrène, et les émeutes sont la preuve de l'impossibilité de son éradication... De leur côté, les pouvoirs locaux sont déterminés à, mettre définitivement un terme à ce fléau, devenu phénomène du siècle à Annaba et dans tout le pays...
Posté Le : 29/06/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Wahida BAHRI
Source : www.lexpressiondz.com