Algérie

Les fausses bonnes idées...



Les fausses bonnes idées...
Une amnistie fiscale comme ticket d'entrée aux acteurs de l'économie souterraine dans les circuits officiels et une répression pure et dure du change parallèle peuvent-elles constituer une réponse opérante au basculement de pans entiers de l'économie nationale dans la sphère informelle ' Assurément pas ! Car, et bien des experts vous le diront, tout comme un escalier se balaie nécessairement en commençant par le haut, une sphère économique, aussi, ne peut être assainie sans un bouleversement profond des modes de gouvernance publique. Le reste n'étant que façade et palliation.Depuis quelques mois, faut-il observer, le gouvernement ne cesse de prêcher, à qui veut bien l'entendre, que le salut des finances publiques en ces temps de crise pétrolière ne peut venir que d'une réinsertion des circuits informels dans la sphère économique légale. L'économie de l'ombre, apprend-on à l'occasion, brasse pas moins de 3700 milliards de dinars, soit, semble-t-il, bien plus que les circuits officiels de la place bancaire locale.Et vu la raréfaction des ressources pétrolières et l'acheminement du pays vers une nouvelle crise de la dette, à mesure que s'installe la baisse des prix du brut, il serait décidé en haut lieu de s'attaquer frontalement à l'économie souterraine pour, d'une part, en canaliser certains circuits dans la sphère légale et, d'autre part, en scier quelques branches pourries.Ainsi s'expliquerait sans doute l'idée de l'amnistie fiscale remise au goût du jour, à l'issue du fameux grenelle du commerce extérieur, organisé à la fin du mois écoulé sous l'égide du gouvernement. Ainsi s'expliquerait également la rafle policière opérée avant-hier au square Port-Saïd, place dédiée ouvertement et depuis presque toujours aux opérations de change informel.Que de fausses bonnes idées au moment où les recettes du pays en devises tendent à ne plus suffire à financer ne serait-ce que ses dépenses à l'importation ! En Algérie, comme dans des pays occidentaux ou autres, faut-il en effet se rendre à l'évidence, les offres d'amnistie fiscales n'ont jamais attiré grandes fortunes au bercail.Quant à l'idée de l'éradication du marché parallèle des devises par la répression, il est sans doute superflu de s'étaler sur les effets pervers des politiques de prohibition en situation de rareté et de pénuries. Sans une économie diversifiée et compétitive, l'Etat ne peut, en effet, ni aligner le taux de change officiel sur celui du marché parallèle pour éliminer les raisons d'être de ce dernier ni présenter une offre alternative de devises à même de supplanter l'attractivité du «Square».Sauf à éradiquer la prédation économique à la source, en opérant d'abord un véritable changement de gouvernance, toute autre idée palliative est forcément vouée à mourir dans l'indifférence.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)