Histoire de la wilaya de Annaba________________________
Le passé de Annaba est tissé par une multitude de civilisations et les traces encore présentes témoignent irrévocablement de l'importance géostratégique qui la caractérise depuis des millénaires jusqu'à nos jours.
Annaba a connu plusieurs appellations, Hippo (période phénicienne) ou ville royale; (Hippo regius) de la Numidie , Bouna (période arabo musulmane) , puis Bône durant la période coloniale ; et enfin Annaba après l'indépendance.
La région a connu la présence de l'homme depuis l'aube de l'humanité . Les recherches anthropologiques entreprises sur le territoire de Annaba , ont permis de découvrir des échantillons d'industrie (massif de l'Edough), des modèles de supulture , des Dolmens et des vestiges se rapportant à l'époque Numide au Cap de fer , à Ras El Hamra, et à Bouhamra(Boukhadra).
C'est indéniablement entre le 3 eme et le 1 er millénaire avant J.C que la présence humaine s'organise en civilisation ; c'est la civilisation Numide, Hippone faisant partie de territoire oriental. Sa population a vocation agro-pastorale se distinguait par sa configuration tribale hiérarchisée sous l'égide d'un Roi appelé Aguellid , vivant une relative sédentarité.
La présence phénicienne en cette terre dés le 2eme millénaire avant J.C est d'abord timide et pacifique avant de laisser place à une hégémonie déguisée dés le VI eme siècle avant J.C, concédant à la cité d'Hippone un statut de marque. Cependant les guerres puniques faisaient que cette dernière était un centre stratégique incontournable. Hippone est alors partie intégrante du royaume Massyle (Nord Constantinois), dont les célèbres rois ne sont autres que Massinissa , Municipsa, Jugurtha et Juba 1 er .
En l'An 46 avant J.C , Hippone est annexée par les romains qui l'intègrent dans la nouvelle province appelée Africa Nova ; jusqu'à l'arrivée des Vandales en 430 après J.C, Hippone est prise par les troupes de Genséric;elle est devenue le centre de rayonnement de la théologie Augustéenne sous l'impulsion de l'Evêque Saint Augustin.
Après les longues années de stagnation, Annaba est bientôt atteinte par la vague de Foutouhate ,
la conquête de l'Islam émergeant.
En 705, Hippone est définitivement libérée de toute emprise byzantine et progressivement restaurée. Elle connaît alors la succession des dynasties musulmanes :
- Les Aghlabides (769-909)
- Les Fatimides (910-973)
- Les Zirides (973-1005)
- Les Hamadites (1015-1152)
- Les Mouahidoune (1130-1270)
- Les Hafsides (1228-1574).
Sous le règne des Aghlabides, la ville désormais appelée Bouna se présente comme une ville prospère protégée par de nouveaux remparts et son port agrandi occupe la 1ere place dans le monde maritime arabe. Les Zirides rois de Sanhadja sont les fondateurs de Bouna El Haditha (La nouvelle Bouna) ;
Les Hafsides quant à eux suscitent l'arrivée à Bouna de la communauté andalouse.
Affaiblis par les conflits internes avec les Merinides, les Hafsides perdent pied face à l'hégémonie de Charles Quint d'Espagne, qui occupe Bouna de 1535 à 1540 .Kheiredine(les freres Barberousse) Fondateur du nouvel Etat El-Djazair , la libère pour l'integrer au Beylicat de l'Est dès 1557.
La cité fonctionne ainsi selon le schéma Ottoman alors que la population rural à 90% conserve une relative « autonomie tribale » .
L'occupation française de Bouna en 1832se signale immédiatement par la destruction de la majorité des Mosquées considérées comme foyers de résistance , par le harcèlement des tribus de Beni salah ; Kheraza, Ouled attia et autres insurrections qui n'empêcheront pas la main mise des colons de plus en plus nombreux . L'agriculture, le port, et autres infrastructures sont orientées vers une exploitation minière sans retenue. C'est d'ailleurs cette spéculation outrancière qui dotera la région de la première ligne ferroviaire du pays. Uzer, Bertagna, et autres magnats de la colonisation s'approprient les belles terres de Bouna devenue Bône.
Bône gagne sur ses collines de nouvelles cités , le plus souvent au détriment des immeubles musulmans voués à la disparition.
La célèbre mosquée Abou Merouane est transformée en hôpital militaire .La foret de l'Edough est rasée par un incendie en 1858 provoquée par l'explosion d'un dépôt de munitions, et les populations autochtones, si elles ne sont pas déplacées extra-muros, sont parquées dans les quartiers Beni Mhaffeur , cité Auzas ou Orangerie.
A l'instar des autres régions de l'Algérie, l'éclatement des structures sociales sous l'effet d'une administration aux ordre des colons n'empêche pas l'affirmation d'une farouche résistance encadrée par un mouvement national qui donna en Novembre 1954 de glorieux martyrs à la cause nationale , Bouzered hocine, Refes Zehounane, Rezgui Rachid, Rizzi Amor, Belaid, Belgacem, Seraidi Mohamed, Babou cherif, Araari Khemissi, Kabar Adraa, Gherici Zina, dont les noms s'inscrivent en lettres d'or dans le registre de la lutte pour l'indépendance .En 1962 ,
Bône devient Annaba (Bled el Anneb). C'est désormais un pole touristique et industriel ,
et un grand axe de communication maritime et aéroportuaire.Depuis peu, elle amorce le
3 me millénaire avec optimisme et ses atouts incontournables lui confèrent le rang de
4 eme ville du Pays et grande aire métropolitaine euro- méditerranéenne.
Figures emblématiques
Massinissa ( 238-148 av J.C) :
Libérateur de Bouna qui devint Hippo-Régiu s ville royale même si Cirta qu'il embellit reste sa capitale.
Saint Augustin (354-430 ap J.C) :
Personnalité ayant marquée de son empreinte la ville d'Hippone et sa région plus de trente ans , de renommée mondiale puisqu'il a été le pilier de l'église chrétienne dans le Nord Afrique.
Mohamed Zaoui Ibn Ziri Ibn Menad (950-1025) :
Emir de Bouna en fin 982 son empreinte indélébile est dans l'avènement d'une nouvelle ville qui porte son nom Bouna El Haditha Medinet Zaoui ; et par sa filiation à Menad , il donnera aussi son nom a un quartier d'habitation très connue à Annaba « La Ménadia ».
Abou Mérouane Abdelmalek Ben Ali El-Bouni ( 1037-1111) :
Il est indéniablement la figure la plus marquante de l'histoire intellectuelle de Bouna , il séjourne en orient avant de s'installer à Bouna pour être le premier Imam de la nouvelle mosquée qui portera le nom de Jamaa Abou Mérouane Ech-Charif .
Sidi Brahim Ben Toumi :
Considéré comme le saint patron de la ville, peu de références lui sont consacrées; on situe sa naissance au début du XVII me siècle, originaire de Beni Merdess ; la légende rapporte qu'il aurait participé à la défense de Bouna contre l'invasion espagnole. Il est enterré tout près du « Pont d'Hippone », plus tard on lui érige un mausolée , celui que l'on voit aujourd ‘hui , au carrefour qui porte son nom.
Cheikh M'hamed El-Kourd (1885-1951):
De son vrai nom Mohamed Benamara, ce mélomane d'origine andalouse est né à Annaba en 1885.
Manifestant dés l'enfance une passion pour le Malouf et très vite il se forge une réputation à la hauteur de sa virtuosité au piano , instrument qu'il est le premier à introduire dans l'orchestre de Malouf. Modeste et « bon vivant »,
M'hamed El-Kourd contribue à l'émergence de l'école annabie de l'art andalou et à l'enrichissement du Patrimoine lyrique national.
Mokhtar Badji : (1919-1954):
Né le 17 Avril 1919 à Annaba, après avoir suivi des études à l'école française interrompues volontairement du
Fait de la ségrégation dont sont victimes les « indigènes », il devient autodidacte et se lance dans le mouvement Associatif, notamment scout,créant le groupe El -Fellah . Il rejoint le PPA/MTLD au titre duquel il est élu Municipal en 1947 .Membre de l'organisation secrète (OS) il est arrêté en Avril 1950 et emprisonné à El Asnam.
Libéré en 1952, il reprend son militantisme en rejoignant son fief à Souk Ahras et mène des opérations audacieuses contre les sites névralgiques et disparaît dans un accrochage meurtrier à Medjez Sfa en 1954.
Hassan El-Annabi (1925-1991) :
Hassan Aouchal né le 20 Novembre 1925 plus connu sous le nom de Hassan El Annabi artiste hors pair dont la destinée est intimement liée à l'histoire du Malouf et partant, à celle d'Annaba. Il quitte son village natal d'EL Kseur pour s'installer avec sa famille dans le quartier populaire d'El M haffeur, il quitte l'école pour s'intéresser à la musique andalouse.Il brise le monopole constantinois sur cet art et contribue à poser les fondations de la nouvelle école annabie et créera en 1966 l'orchestre pilote du Malouf.
A la suite de sa maladie ,il décède en 1991.
Aujourd'hui l'école de musique porte son nom et la municipalité lui dédie le « Festival du Malouf, Hassan El Annabi ». -
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Posté Le : 02/11/2014
Posté par : lame2103
Ecrit par : internet
Source : internet